Antonio Colinas (1946 -) : Lumières de printemps / Luces de primavera
Lumières de printemps
Parfois le ciel plombé s’entrouvre et un rayon de soleil
descend sur cette terre humide et vaporeuse.
Un rayon de soleil descend sur le gracieux amandier,
une flèche d’or descend sur les eaux mortes,
une très pure lumière descend sur le gazon obscur.
Parfois le ciel s’entrouvre et la pluie cesse
de résonner sur les peupliers, les vieux toits.
Un air frais passe dans les rues vides.
Un oiseau craintif se lance à chanter.
Les rideaux cendrés du ciel se déchirent
et un rayon pur traverse l’atmosphère hivernale.
Alors sur la terre, sur les chemins profonds
du sang surgit une fièvre, une ardeur,
et tout joyeux nous pensons au nouveau printemps
qui viendra enlacer nos corps avec ses bras de lumière.
Traduit de l’espagnol par Claude de Frayssinet
In, «Poésie espagnole Anthologie 1945 – 1990 »
Actes Sud / Editions Unesco, 1995
Du même auteur : Automne dense (02/03/2021)
Luces de primavera
A veces se abre el cielo plomizo y cae un rayo
de sol sobre esta tierra húmeda, vaporosa.
Cae un rayo de sol sobre el almendo grácil,
cae una flecha de oro sobre las aguas muertas,
cae una luz purísima sobre el césped oscuro.
A veces se abre el cielo y deja de sonar
la lluvia entre los álamos, en los tejados viejos.
Hay un hálito fresco en las calles vacías.
Un pájaro se atreve a cantar temeroso.
Se rasgan las cortinas cenicientas del cielo
y un rayo puro hiende la atmósfera invernal.
Entonces en la tierra, en los caminos hondos
de la sangre rebrota una fiebre, un ardor,
y pensamos gozosos que hay otra primavera
ciñendo nuestros cuerpos con sus brazos de luz.
Preludios a una noche total
EdicionesRialp, Madrid, 1969
Poème précédent en espagnol :
Octavio Paz : La fille et le printemps / Primavera y muchacha (10/02/2020)
Poème suivant en espagnol :
Francisco Brines : « Le balcon donne sur le jardin... » / « El balcón da al jardín... » (11/05/2020)