William Cliff (1940 -) : Londres
Londres
Sur un trottoir de cette ville
on l’a trouvé étendu mort
j’ignore encore s’il faisait froid
dehors quand il s’est résigné
à se laisser crever j’ignore
aussi ce qu’a duré son a-
gonie si le remords a tra-
versé son âme au moment du
trépas ( c’était un si beau garçon
intelligent sentimental
un des plus fins produits
de notre bourgeoisie
d’avoir lu Nitche et d’autres livres
ça lui aura été fatal –
ainsi l’on parle des défunts
sans savoir ce qu’ils ont été,
il ne nous reste de plus d’un
que lourd silence corps figé.
L’oubli t’a rendu plus ténu
qu’un fil de vent dans la bourrasque :
peut-être que ce qui perdure
de toi n’est que cette écriture.
in, Revue « Odradek, N°15-16 »
L’Atelier de l’Agneau
4000 Liège, 1977
Du même auteur :
Fellations (14/03/2015)
Trajet Namur- Charleville (13/03/2016)
« je croyais que la vie… » (02/12/2017)
Fausses vacances (25/05/2024)