Song Lin / 宋林 (1959 -) : Au sud de la Péninsule malaise
Au sud de la Péninsule malaise
Douceur, la côte sinueuse
le jour et la soie dorée du jour
tremble comme un drapeau de pétrolier
les îlots étincellent
je caresse la mer
comme on caresse une femme ardente
ou un vase antique bleu
les sables mouvants et les ombres des nuages ne cessent de laver
des filets de vapeurs bleues
les indigènes assis dans l’ombre épaisse de l’après-midi
boivent du thé, crachent des noyaux de l’été
les socques en bois sont oisives
Qu’y a-t-il dans la jungle ?
des cours d’eau secrets, les poignards des Maotou ?
On dit que l’oiseau de paradis ne dépend pas d’un lieu précis
mais qu’il se perche toujours sur une certaine branche
Keppel Harbour Singapour
ces lieux sont comme des dauphins
j’ai vu quelqu’un venir à la fenêtre
ouvrir la cage de la lune
Traduit du chinois par Chantal Chen- Andro
In, « Le ciel en fuite. Anthologie de la nouvelle poésie chinoise »
Editions Circé, 2004
Du même auteur :
Lire la nuit (14/09/2015)
Vestibule (14/09/2016)
Paysage dans l’œil d’un aigle (14/09/2017)