Erwann Rougé (1954 -) : Puis ce ralenti
Puis ce ralenti
7
Vois, les jours sont tombés
partout,
se sont éparpillés autour.
Et toujours, - quelques lignes –
cette peine absurde de
dire : - je continuerai –
la fragilité des choses
fascine
- plus lointaine-
8
Marche,
ne t’inquiète pas
l’air est doux
acide sur ton ventre
quand le soleil se renverse
est-ce toi ? la robe unique
qui se retire, les yeux humides,
ouverts.
9
J’ai vu la vague lécher les paupières
ne donne pas la prière,
ce n’est pas le soleil qui en vit
j’ai vu le vent crépiter
la houle monter
comme un point de côté
dans la poitrine
j’ai vu la nudité
se faire peu à peu.
Puis les yeux – ce ralenti –
libre, à découvert
en d’autres yeux.
Il fait un temps de poèmes.
Textes rassemblés et présentés par Yvon Le Men
Filigranes Editions, 22140 Trézélan, 1996
Du même auteur :
« Si je fermais les yeux... » (04/09/2018)
« Et les couleurs arrivent ... » (04/09/2019)
L’Absent (1) (02/04/2023)
L’Absent (2) (02/04/2024)