Yves Bonnefoy (1923 - 2016) : Le myrte
Le Myrte
Parfois je te savais la terre, je buvais
Sur tes lèvres l’angoisse des fontaines
Quand elle sourd des pierres chaudes, et l’été
Dominait haut la pierre heureuse et le buveur.
Parfois je te disais de myrte et nous brûlions
L’arbre de tous tes gestes tout un jour.
C’étaient de grands feux brefs de lumière vestale,
Ainsi je t’inventais parmi tes cheveux clairs.
Tout un grand été nul avait séché nos rêves,
Rouillé nos voix, accru nos corps, défait nos fers.
Parfois le lit tournait comme une barque libre
Qui gagne lentement le plus haut de la mer
Pierre écrite
Editions du Mercure de France,1965
Du même auteur :
« Que saisir sinon qui s’échappe… » (03/06/2014)
Théâtre (03/06/2015)
L’été de nuit (13/06/2016)
Deux barques (1306/2018)
La pluie sur le ravin (13/06/2019)
Le fleuve (13/06/2020)
Dans le leurre du seuil (13/06/2021)
Dans le leurre des mots (13/06/2022)
La maison natale (13/06/2023)
Le tout, le rien (13/06/2024)