Robert Marteau (1925 – 2011) : « Un arbre éperdument… »
Un arbre éperdument jette ses bras au ciel
Car le lierre à la longue l'a étranglé :
On le voit qui voudrait à tout prix s'agripper
À tout ce qui passe en fait de nuages, brumes,
Mais il ne saisit rien, et c'est l'insaisissable
Qui s'empare sournoisement de lui, l'évide,
Le point de l'écorce au cœur sans que compatissent
Pour autant les étourneaux qui viennent en bandes
S'y poser, y sifflant et modulant leurs notes,
Surtout quand le soleil descend, visible ou non,
Et qu'il va faire nuit. Et quand toutes les choses
Seront dans le noir, il sera encore là
De tous ses rameaux morts mêlé à l'univers
Dans la proximité des constellations.
Le Plessis-Bourré, samedi 18 septembre 1993
Registre
Editions du Champ Vallon, 1999
Du même auteur :
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