Paul Claudel (1868 -1955) : Eventail
Eventail Je
puise l’air
dans
un
pays ficti
f
Cette
o mbre que me confère
la lune
c omme une
encre
immatérielle
Le
Fouji L’Ange
du Japon
a revêtu son surplis
de plumes
Seule est
la assez fragile
rose pour exprimer
l’Eternité
La sent
goutte que toute mer
d’ est occupée
eau à
la solliciter
Eventail
dans la main du p
oète qui ordonne
la nature comme le
sextant du marin
calcule
le
ciel
Je du bout du monde
suis pour savoir ce qui se
venu cache de rose au fond
des pivoines blanches
de Hasédéra
Sous d’un bout de la
les terre à l’autre
pieds un
de chemin
la de
Lune sommeil
Par autour de Tokyo
toutes les Iris
les se sont mis en marche
routes pour aller voir
L’Empereur
Si l’on veut
me séparer du Japon
que ce soit
avec une poussière
d’
or
Cent phrases pour éventails
Editons Gallimard, 1942
Du même auteur :
L’Esprit et l’eau (26/04/2016)
La Muse qui est la Grâce (26/04/2017)
Le cocotier (26/04/2018)
Verlaine (26/04/2019)
Ballade (09/11/2021)
Dodoitzu (09/11/2022)