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Le bar à poèmes
25 avril 2015

José Hierro (1922 – 2002) : Pas

 

jose_hierro[1]

 

Pas

 

Si enfin ils étaient morts !

 

Si j’étais vraiment sûr

qu’ils s’étaient effacés

pour toujours de la terre,

qu’ils s’étaient bel et bien enterrés ;

si j’avais la certitude

qu’ils sont enfin passés,

quelle serait belle alors ma promenade

dans la nuit à travers champs,

sans les entendre, dans mon dos,

pas à pas,

haleter dans le silence,

leur poitrine maculée de sang !

 

A demi morts, à demi vivants,

à demi oubliés.

Au rocher de mes rêves

enchaînés,

sans pouvoir tuer l’aigle

qui s’acharne à les tourmenter.

 

Si enfin ils étaient morts !

 

Traduit de l’espagnol par Claude de Frayssinet

1n, « Poésie espagnole, anthologie 1945 -1990 »

Actes Sud / Editions Unesco (Points), 1995

 

Du même auteur :

Lamentation / Lamentación : (25/04/2016)

La rencontre (25/04/2017)

Enfant / Niño (25/04/2018)

« J’aimerais, ce soir... / Quisiera esta tarde... » (25/04/2019)

 

 

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