Federico Garcia Lorca (1898 – 1936) : La guitare / la guittara
La guitare
Commence le pleur
De la guitare.
De la prime aube
Les coupes se brisent.
Commence le pleur
De la guitare.
Il est inutile de la faire taire.
Il est impossible
De la faire taire.
C’est un pleur monotone,
Comme le pleur de l’eau,
Comme le pleur du vent
Sur la neige tombée.
Il est impossible
De la faire taire.
Elle pleure sur des choses
Lointaines.
Sable du Sud brûlant
Qui veut de blancs camélias.
Elle pleure la flèche sans but,
Le soir sans lendemain,
Et le premier oiseau mort
Sur la branche.
Ô guitare !
Ô coeur à mort blessé
Par cinq épées.
Traduit de l’espagnol par Pierre Darmangeat,
in « Anthologie bilingue de la poésie espagnole »,
Editions Gallimard (La Pléiade), 1995
Du même auteur :
Chant funèbre pour Ignacio Sánchez Mejías / Llanto por Ignacio Sánchez Mejías (19/12/2015)
Embuscade / Sorpresa (19/12/2016)
Chanson du cavalier /Canción de Jinete (19/12/2017)
Village /Pueblo (19/12/2018)
« Gacela » de la mort obscure / Gacela de la muerte obscura (19/12/2019)
L’infidèle / La casada infiel (19/12/2020)
La ballade de l’eau de mer / La balada del agua del mar (19/12/2021)
Evocation / Evocación (19/12/2022)
Carrefour / Encrucijada 19/12/2023)
La guitarra
Empieza el llanto
De la guitarra.
Se rompen las copas
De la madrugada.
Empieza el llanto
De la guitarra.
Es inútil callarla.
Es imposibile
Callarla.
Llora monótona
Como llora el agua,
Como llora el viento
Sobre la nevada.
Es imposibile
Callarla.
Llora por cosas
Lejanas.
Arena del Sur caliente
Que pide camelias blancas.
Llora flecha sin blanco,
La tarde sin mañana,
Y el primer pájaro muerto
Sobre la rama.
¡ Oh guitarra!
Corazón malherido
Por cinco espadas.
Poema de la siguiriya gitana,
in, Poema del cante jondo, 1921
Poème précédent en espagnol :
Pablo Neruda : Dernières volontés / Disposiciones (02/11/2014)
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