Friedrich Nietzche (1844 – 1900) : « Brume d’automne alentour... » / « Herbstnebel rings ... »
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1.Brume d’automne alentour ; évanouis
En brouillard gris
Les fantômes des monts avancent en glissant
L’œil rouge, le soleil fléchit,
Tête sombre, et toujours s’assombrissant
Dans l’abîme des flots descend.
2. Brume d’automne alentour ; dans le crachin
Rempli de l’effroi de la nuit
Les feuilles claquent, lasses de la vie.
Pleins de joie estivale et d’automnal chagrin
Dans les airs les oiseaux s’enfuient.
3. Brume d’automne alentour ; la chouette crie,
Angoissés,
Les pins bruissent et se courbent et plient.
Dans la nuit estompées,
Les profils de la brume tremblotent, falots,
Autour de gouffre et caveau
21.8.61
Traduit de l’allemand par Guillaume Métayer,
In, Friedrich Nietzsche : « Poèmes complets »
Société d’éditions Les Belles Lettres,2019
Du même auteur :
Le soleil décline / Die Sonne sinkt (07/02/2020)
La chanson ivre / Das trunkene lied (07/02/2021)
Venise /Venedig (07/02/2022)
« Et si nous sommes dans les ruisseaux de la vie... » / « Und ob wir in des Lebens Bächen stehen... » (03/02/2023)
Dans l’automne allemand / Im deutschen November (03/02/2024)
1. Herbstnebel rings ; in grauen Duft
Zerronenn
Gleiten der Berge Gespenster vorüber
Rothäugig neigt die Sonne
Trübe das Haupt und immer trüber
Steigt sie in die Wogengruft.
2. Herbstnebel rings ; in feuchtem Duft
Nachtschaurig
Flattert das Laub, das lebensmüde
Sommerlustig, herbsttraurig
Ziehn die Vögel durch die Luft.
3 Herbstnebel rings ; die Eule Ruft,
Beklommen
Rauschen die Tannen u, beugen u. neigen,
In Nacht verschwommen
Zittern die Nebelgestalten, die bleichen
Um Grab u. Gruft.
21.8.61
Poème précédent en allemand :
Nelly Sachs : Celle qui se met en quête / Die Suchende (02/01/2025)
Poème suivant en allemand :
Friedrich Hölderlin : Souvenir / Andenken (06/02/2025)