Michel Houellebecq (1958) : « A quoi bon s’agiter ?... »
A quoi bon s’agiter ? J’aurai vécu quand même
Et j’aurai observé les nuages et les gens
J’ai peu participé, j’ai tout connu quand même
Surtout l’après-midi, il y eu des moments.
La configuration des meubles de jardin
Je l’ai très bien connue, à défaut d’innocence ;
La grande distribution et les parcours urbains,
Et l’immobile ennui des jours de vacances.
J’aurais vécu ici, en cette fin de siècle,
Et mon parcours n’a pas toujours été pénible
(Le soleil sur la peau et les brûlures de l’être),
Je veux me reposer dans les herbes impossibles.
Comme elle, je suis vieux et très contemporain,
Le printemps me remplit d’insectes et d’illusions
J’aurai vécu comme elles, torturé et serein,
Les dernières années d’une civilisation.
Rester vivant suivi de La poursuite du bonheur
Editions Flammarion, 1997
Du même auteur :
« Est-il vrai … » (06/10/2014)
Fin de soirée (06/10/2015)
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