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Le bar à poèmes
2 juillet 2024

Antonio Machado (1875 – 1939) : Rives du Douro / Orillas del Duero

 

Antonio Machado, par José Machado, 1938.

Rives du Douro

 

Au sommet du clocher une cigogne s’est perchée.

Tournant autour de la bâtisse solitaire et de la tour,

Piaillent déjà les hirondelles. Du blanc hiver

Aux tourmentes de neige et de vent a déjà passé l’âpre souffle d’enfer.

 

C’est une tiède matinée,

Le soleil réchauffe un peu la pauvre terre de Soria.

 

Au-delà des pins verts,

Presque bleus, on voit le printemps

S’épanouir sur les fins peupliers

De la route et de la rivière.

Le Doro coule, lisse, muet, tout doucement.

La campagne paraît, plus que jeune, adolescente.

 

Parmi les herbes, quelque humble fleur est née,

Bleue ou blanche. Beauté de la campagne à peine fleurie,

Et mystique printemps !

 

Peupliers du chemin tout blanc, peupliers du rivage,

Ecume de la montagne

Devant le lointain azur,

Soleil du jour, claire journée !

Belle terre d’Espagne !

 

 

Traduit de l’espagnol par Bernard Sesé

In, « Anthologie bilingue de la poésie espagnole »

Editions Gallimard (La Pléiade), 1995

Du même auteur :

 Il y a eu crime dans Grenade / El crimen fue en Granada (08/12/2015)

Aube sur Valence / Amanecer en Valencia (08/12/2016)

Poésies de la guerre / Poesías de la guerra (20/07/2021)

Aveu / Confesión (02/07/2022)

Souvenirs / Recuerdos (02/07/2023)

 

Orillas del Duero

 

Se ha asomado una cigüeña a lo alto del campanario.

Girando en torno a la torre y al caserón solitario,

Y a las golondrinas chillan. Pasaron del blanco invierno,

De nevascas y ventiscas los crudos soplos de infierno.


Es una tibia mañana.

El sol calienta un poquito la pobre tierra soriana.


Pasados los verdes pinos,

Casi azules, primavera

Se ve brotar en los finos

Chopos de la carretera

Y del río. El Duero corre, terso y mudo, mansamente.

El campo parece, más que joven, adolescente.


Entre las hierbas alguna humilde flor ha nacido,

Azul o blanca. ¡Belleza del campo apenas florido,

Y mística primavera!


¡Chopos del camino blanco, álamos de la ribera,

Espuma de la montaña

Ante la azul lejanía,

Sol del día, claro día!

¡Hermosa tierra de España!

 

 

Soledades, galerias y otros poemas

Libreria de Pueyo, Madrid, 1907

Poème précédent en espagnol :

Óscar Arturo Hahn : Choses que l’on écoute / Cosas que se escuchan (29/05/2024)

Poème suivant en espagnol :

Luis Mizón : Le songe du figuier en flammes / El sueño de la higuera en llamas (III) (05/08/2024)

 

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