Ce que retient la terre,peut-être rien, peut-être

un signe : à quoi sert-il pourtant de l’arracher du sol,

as-tu rompu le cercle, ôté ce poids qui interdit

au cœur de tressaillir ? Trop lisses nos regards,

même nos doigts sur ces marques profondes,

la nuit gardera son secret. Mais ce peu de chaleur

que nous tenons fidèle au creux des paumes,

est-ce la nôtre seulement ? A force de patience

quelle mémoire enfin retrouvons-nous

comme la braise un village ébloui sous les étoiles,

sous les  vents de la mer ? Tu craindrais le terme,

tu serais l’obstacle, la pierre close, ultime.

In, Revue « polyphonies, N°13 (Eté - Automne 1991)

Du même auteur :

Levées d’empreintes (26/06/2019)

Parole, arbre de paix (26/06/2020)

« A nouveau sur le cap... » (26/06/2021)

« Même en ces temps d’ombres... » (26/06/2022)

Par nuits basses, voix prodigues (26/06/2023)