Francisco Brines (1932 -) : Epiphanie romaine
Photo : Fundación Francisco Brines
Epiphanie romaine
« Je ne fus rien, et rien ne suis.
mais toi, qui est vivant, bois, profite
de la vie..., et ensuite viens. »
Tu es un bon ami.
Je sais que tu parles sérieusement, car l’aimable inscription
fut dictée de ton vivant ; ni toi ni personne
n’a le privilège
de pouvoir dire s’il est bon ou mauvais
d’en arriver là.
Le lecteur doit savoir que ton épitaphe,
je la fais mienne. Voilà des phrases toutes faites
pour des cendres toutes faites.
Traduit de l’espagnol par Claude de Freyssinet
In, « Poésie espagnole. Anthologie 1945 – 1990 »
Actes Sud / Editions Unesco, 1995
Du même auteur :
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