André de Richaud (1909 – 1968) : Monologue
Monologue
Les ruisseaux de la mort ont couru sur mes rives
les pierres du soleil ont écrasé mes plaies
les lames du sommeil ont fouillé le feuillage de ma tempe
et moi je vais tout nu dans le ciel dépeuplé.
Les douleurs de ma figure et tout l’espoir qui ronge mon cerveau
les poètes de mes yeux ont chanté jusqu’à l’aube
et mes poignets sanglants écrivent dans l’ombre une grande épopée de SANG.
Voici le songe pris aux ronces
Voici l’effort de mes genoux
Voici le doux problème des nuages
et la voix des poètes qui parcourt dans ma voix
mille fois le tour du monde.
in, Marc Alyn : « André de Richaud »
Pierre Seghers éditeur (Poètes d’aujourd’hui, N°147),1966
Du même auteur :
Préface (22/12/2016)
La voie du sang (22/12/2017)
Le testament (22/12/2018)
La chanson de mort (22/12/2019)
Seul ton amour (22/12/2020)
Le délire de l’enchanteur (22/12/2022)