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Le bar à poèmes
9 août 2021

Joachim Du Bellay (1522 – 1560) : « Seigneur, je ne saurais regarder... »

Joachim-Du-Bellay[1]

 

Seigneur, je ne saurais regarder d’un bon oeil

Ces vieux Singes de Cour, qui ne savent rien faire,

Sinon en leur marcher les Princes contrefaire,

Et se vêtir, comme eux, d’un pompeux appareil.

 

 

Si leur maître se moque, ils feront le pareil,

S’il ment, ce ne sont eux qui diront du contraire,

Plutôt auront-ils vu, afin de lui complaire,

La lune en plein midi, à minuit le soleil.

 

 

Si quelqu’un devant eux reçoit un bon visage,

Ils le vont caresser, bien qu’ils crèvent de rage ;

S’il le reçoit mauvais, ils le montrent au doigt.

 

 

Mais ce qui plus contre eux quelquefois me dépite,

C’est que devant le roi, d’un visage hypocrite,

Ils se prennent à rire, et ne savent pourquoi

 

                                                                                                (1558)

 

Les Regrets

Frédéric Morel, l'Ancien, imprimeur, 1558

Du même auteur :

« Heureux qui comme Ulysse… » (09/08/2014)

« Déjà la nuit en son parc… » (09/08/2015)

« Las où est maintenant ce mépris de Fortune ? » (09/08/2016)

« J'aime la liberté… » (09/08/2017)

D’un vanneur de blé aux vents (09/08/2018)

« Comme on passe en été... » (09/08/2019)

La complainte du désespéré (09/08/2020)

Trois poésies latines (09/08/2022)

« Comme le marinier... » (09/0/2023)

 

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