Claude Vigée (1921 -2020) : Passant près d'un banc vide / Ich geh àm e läre bänkel verbéi
Passant près d'un banc vide
Bonsoir, petite Evy, bonsoir comme autrefois,
toi qui, depuis de si longs jours déjà ,
demeures loin de moi.
Bonsoir dès que je passe à côté de ton banc
dans le parc étranger où nul ne va s’asseoir,
où personne dans le noir ne dresse les oreilles
quand le silence sur nous s’étend dans les buissons,
et que, très lentement, avec la nuit qui tombe,
s’éteint dans la pénombre le murmure de mes mots :
entre plaisir et peine
à travers deuil et joie,
Bonsoir, petite Evy, bonsoir à bientôt
comme alors, mon Evy, serrés l’un contre l’autre,
à deux sur ce vieux banc.
Parc du Ranelagh, Paris, le 12 mai 2009
In, « Les sentiers de velours sous les pas de la nuit »,
« Peut-être, Cahier N°1», 2010
Association des Amis de l’œuvre de Claude Vigée, 77144 Chalifert
Du même auteur :
L’eau des sombres abysses (03/04/2015)
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Ich geh àm e läre bänkel verbéi
Güede ôwe lièbs Evilé, güede ôwe wie frihjer,
dü wie so làng schun
witt ewegg bésch vun mièr.
Güede ôwe wenn’i verbéi geh àm läre bänkel dort
ém e fremde schtàdtgàarde wo jetz nièmets meh sétzt,
wo ken mensch ém dunkle sini ohre noch schpétzt
wenn’s rund um uns beidi én de hecke schtéll word,
un làngsàm noochem nàchtfàll
ém schàtte verschtummt min gemurmeldes word :
durich d’luscht sickert s’leid,
én d’r noot schprüdelt d’fraid,
güede ôwe, lièbs Evy, güede ôwe biss bàll,
wie vorhäre, lièbs Evy, uffem bänkel ze zweit…
Bàriss, parc du Ranelagh,
de 12. Mai 2009