Paul Dirmeikis (1954 -) : L’Epaule d’Orphée
L’épaule d’Orphée
- Dix stances de sel –
STANCE I
Chœur de la blessure :
Voici donc le partage à la jarre !
Deux mains qui s’éloignent après l’étreinte
du cilice à vos reins lissant au ciel
ses veines comme des rives bleuies.
Voici dans l’orne le tracé gravide
où la lyre d’Orphée se déliera
Voici aux cornes alliées à vos âmes
sa drège de cordes comme des lames
au fil des cœurs à vif et sans mémoire
Voici les noces du sel et de la plaie !
Les voici à vos lèvres vos aveux
emmêlés en vos syllabes à vos sillages
ainsi que l’ombre au nombre le son au sang
l’absence à l’argile l’arme à l’ambre
Voici qu’à l’aine du secret se lit
la sève qui hors de vos rêves se déplie
hors de vos reins cassés dans l’aube glacée
Voici qu’enfin il vous faut étreindre
L’errance entre ces mondes qui vous accouchent !
Posez vos paumes sur les épaules d’Orphée
Voici qu’il faut choisir entre vous et vous
Entre feu et flamme ivresse et calice
Posez vos serments d’homme dans ses mains
ainsi que la raison à son sarment
Les douleurs y longeront leurs lignes
croisant celles de ces heures si douces
où vous pensiez être davantage qu’un leurre
à votre durée à l’anneau des moissons !
Voici qu’enfin Orphée votre face façonne !
Mais c’est au givre que vous ressemblerez
D’un seul linceul de vos lois vous couvrirez
ce corps qui se dérobait aux offrandes
Et vos fuites vous enfanteront sans fin
Vous partirez vous poserez le regard
de ceux qui s’endorment comme un souvenir
sali sur l’épaule d’Orphée descellée
Souvenez-vous toujours de l’autre monde
Qu’importe votre place elle n’existera
à vos lèvres qu’à l’empreinte des embruns
Vous vous retournerez toujours vers ces vents
où les orfraies s’embrasaient vers l’orient !
Votre vie entre vos bras lisses passera
Vous ne serez plus qu’un geste détissé
Une étole tombée ne dénudant rien
STANCE II
Chœur du soir tombant :
Femmes en voiles noirs en deuil du Temps qui va
vous venez des vents et du vertige des hommes
votre pas est vif avant vos nuits de fête
vous vous souvenez des soirs d’il y a longtemps
Récitatif :
« Ta famille alors tenait table ouverte
pour les gueux les anges et les fils prodigues
- et toi le puîné tu t’en iras aussi
périr parmi les étoiles – chacun voudra
oublier cette douloureuse douceur
des choses qui n’ont de sens que d’avoir été »
Chœur des vagues :
Femmes en voiles vous menez vos souvenirs
ainsi qu’un troupeau paissant vers les rivages
Récitatif :
« Sur la corniche des plages les voitures
sont en cortège Vous rentrez Sur les vitres
la buée des défunts dilue les visages
plus absents que le regard d’Eurydice »
Chœur du reproche :
Familles avec vos charrois de choses tues
que vous tissez têtues au lin des Autres
vous faussez ainsi la ronce des tendresses
la cerisaie de vos rires et des ires
les allées des choses sûres et des celliers
Récitatif :
« Entre les récifs vous êtes les défunts
à vous-mêmes et à vos rêves du lever
Vous vous suivez plus absents que la caresse
d’Eurydice plus éphémères que son heure
plus blessants que la fuite de son baiser »
Chœur des roses noires :
Femmes aux pèlerines de nuits longues
Vos regards s’enlacent au regard d’Orphée
Aria d’Orphée :
Et moi Orphée je détournerai mes yeux
Vers les vagues plus lourdes que ton silence
M’y abreuvant alors d’un vin de guêpes
Du vin de l’orge aux cambrures de pavot
Plus épais qu’un manteau à mon épaule
Plus fruité que l’ambre de mes ancêtres
Chœur des regards :
Femmes qui veillez à nos envols obliques
plus seules à présent qu’en votre seule mémoire
vous tisserez votre toile à notre autel
Vos téléphones portables vibreront
aussitôt qu’un cœur là-bas battra trop fort
Vous recueillerez l’offrande des vies vides
Vos chemins au sol de cendre descendent
doucement vers l’ample pertuis des oublis
STANCE III
Aria d’Orphée :
Depuis le premier de nos jours Eurydice
je suis en deuil de toi – est-il possible
d’aimer sans ton départ ? – Vois ces restanques
sans rivages d’où le céraste doit naître
ainsi qu’une mort sûre fissure à nos flancs
à l’heure où les lignes tracées dans nos draps
sont celles que jamais nulle gitane ne lira
Qu’avons-nous extrait qui fut enfoui en nous ?
Qu’avons-nous mordu ? Qui nous a déchirés ?
Nos secrets ne sont plus qu’un marque-page
crissant au livre encore ouvert de l’hiver
En ce solstice tu tisses mon deuil La lune
s’est levée lovée à mes lèvres liées
Tu mènes mon deuil en ce cortège de braises
qui se grave sous la frayère de nos pas
Lune rousse ainsi que te chanta Lorca
dans l’indécise complainte des soleils
couchants lorsque son cœur son cœur a brûlé
à Grenade dans cette écume grenat
des douze pur-sang naissant de la lune !
Lune rousse des amazones croissant
de sang au cri des selles scellé ! Lune
rousse moi Orphée je te recueillerai
en ma douleur Versant du vent au visage
traîne d’étincelles henné teintant tes ailes
aux fauves aisselles de tes hennissements !
L’amour comme le feu détruit qui le nourrit
et nourrit ce qu’il consume Ô Eurydice
ton absence est au souffle de ces chevaux
ce qu’est l’étreinte au ressac de mon chant
STANCE IV
Aria d’Orphée :
Moi Orphée je vous dis qu’il n’est de vie que
dans un chant qu’il n’est de vie que dans un cri
dans l’ivresse et la perte yeux clos brasier
en dedans sanglot de sable blanc avec
la douleur d’aimer fichée dans votre dos
toutes vos idoles demeures incendiées
les tiroirs de votre mémoire éventrés
Il n’est de vie hommes de cette fin des temps
qu’en l’Absence Si vos jours se ressemblent
homme des siestes et du jeu c’est que vous êtes
pleins et que le feu ne naît que dans l’orière
évidée de l’être entre ses deux navires
Moi Orphée je claque ici le chant des sèves !
Si je lève mon regard par-delà mon
épaule c’est pour perdre tout le savoir
consumer ces serments oracles que j’ai
grattés contre les margelles de vos puits
STANCE V
Aria d’Orphée :
Moi Orphée je chante ceci Eurydice
s’embrase et s’en va au regard de chacun
Vous regardez derrière mon épaule hommes
des lassitudes des quais humides et tous
vous avez la Mort derrière vos paupières
la mort et le remords des marées la Mort
de l’Autre et sa reconnaissance conquise
Chœur au bord des quais :
Tous comme Iranaké vous revenez de
cette contrée où l’impudeur des larmes
vous console de vos corruptions et de la
mésalliance du ciel Comme lui vous lavez
le seuil de l’âme aux grandes eaux du détroit
Comme lui vous serrez la douleur contre
le silence plus lancinant et plus lent
qu’une ancre en vous lancée et c’est votre enfer
que vous signez de vos oeuvres Nul enfer
n’a la semblance d’un autre enfer car c’est
à notre image que chaque enfer se crée
comme au reflet de vos demeures où dorment
vos rêves et vos enfants Et leurs chevelures
d’algues glaiseuses et de glènes sont les sentiers
où vous perdrez pour souffrir de cette perte
de l’enfance Personne ici n’avouera
le nom de ses amours Aux plis de l’âme
au lit de l’aine l’épaule d’Orphée luit
comme une fuite Sur le quai où leurs clés
furent lancées comme un défi au soir qui tombe
les hommes à l’âme nomade se serrent
les uns contre les autres portant leur feu
à bout de lèvres pour offrir à l’aimée
son reflet de lune Elle s’y verra mentir
à ceux qui se croyaient si proches Qu’en son
mensonge son échine s’orne de sauge
de coriandre et de drisses ! Qu’elle dresse
au ciel ses drèges lourdes de leurs serments !
Qu’en sa fourche Orphée tisse l’ambre moire
Où s’enfante l’aimée au chant de sa faute !
STANCE VI
Chœur du temps dans les herbes :
Ici en cette ortie des temps ce ressac
inconsolable les silences fermentent
entre flancs et gîtes Hommes de l’environ
hommes des ruches ici à cette fourche
entre sang et fidèle ombre du songe
à ce rouge où se forgent vos exodes
hommes des jardins hommes des bas murets
dans vos alcôves d’herbages et de corne
vous scellez vos enfants sans face qui vous serrent
comme seule la mort saura vous serrer
Ici vous scellez l’Eurydice qui scella
vos lèvres à l’écume orange des serments
Hommes du millet hommes de la résine !
Aria d’Orphée :
Ici moi Orphée comme on ouvre ses ailes
j’attends Et ma douleur s’affamera plus
à l’orge de mon regard qu’à mon épaule
qu’à ce seuil des détresses et des rédemptions
Récitatif :
Eurydice suit ses pas mais elle les mène
Derrière son épaule mais si loin devant !
Semant des reflets d’Orphée dans ses larmes
traçant son absence afin qu’il la chasse
Aria d’Orphée :
Moi Orphée je vous dis que mon chant n’est que
salive d’hère léchant le sel séchant au ciel
Et lorsque derrière mon épaule je regarde
l’impossible distance qu’est son cops blanc
est une lumière plus blanche que les huiles
et les épices de mes pays d’exil
Alors qu’avec Eurydice disparaîtra
cette profondeur affleurant tout visage
se calcinant comme un secret de saunage
moi Orphée je lui offrirai ce vide
qu’elle m’offre à l’aune de ses mains cachées
Je prononcerai son nom comme on appuie
sur une plaie Je la retrouverai
dans les détroits des soirs de fête remontant
le courant vers ses lèvres et vers ses rousses
frayeurs dissimulées sous sa noire simarre
Mais saurai-je attendre qu’elle me reconnaisse
même si elle clame son ombre parmi
les ombres ? Même si elle pense taire
l’éclair de mes saisons d’homme dans les premières
paroles du jour ? Même si elle feint d’ignorer
la moiteur de ses chevilles et les ruches
orantes de ses seins ? Saurai-je l’atteindre
épouse impassible lune à l’haleine
d’épeautre message toujours tu dans l’opaque
des voiles que j’ôterai automnes d’henné
comme à une morte dans les bras rémeils
de ses amants ? Heurtera-t-elle mon luth à
ma détresse drisse claquant au-dessus
de mon épaule ? Et l’empan de ma fièvre
coupable se mesurera à l’espace
entre deux de ses pas au pas des renards
STANCE VII
Récitatif :
Son baiser plus fugace qu’une promesse
ses gestes plus bagués qu’un oiseau de loin
sa parole plus aride qu’un ergot
Eurydice est une nuit plantée d’étrives
Et Orphée blasonne ses rares marées
à l’aine court l’inassouvie blessure
de vivre où se fend la soie des poivres verts
dans ce qui demeure son souffle d’homme
Aria d’Orphée :
Moi Orphée au front de sable d’où se retire
l’ivresse sans âge des océans sans césure
j’attends de brûler à l’airelle de tes lèvres
lorsque tu prononceras mon nom J’attends
d’être l’étoupe de ta secrète transe
sacrant de mes cendres tes silences infâmes
STANCE VIII
Chœur du matin au port :
Ce monde est un long sommeil là les oiseaux
en strette au ras des vagues grignées des rêves
des hommes l’aube défroissée Là leurs lits
qu’ils retapent toujours d’une seule main
Sentez l’odeur du café des meubles froids
Voici les seuils et les leurres Ô croyez-vous
que la vie soit là dans le soupir cernant
le son dans l’avant ou l’après au tissu
oblique des soirs qui sont toujours d’hiver ?
Le croyez-vous hommes des sentiers battus
hommes des fausses fêtes et de l’indistinct ?
L’instrument n’est pas la fugue mais son vase
et sa cendre Ainsi ce monde n’est pas le feu
mais simultanément silex et silence
Aussi douce soit-elle la voix n’est pas le Chant
Aria d’Orphée :
Et moi Orphée si derrière mon épaule
je guette le pas qui me précèdera
c’est afin de m’enfanter à cette rive
qui seule a puissance sur la glaise du temps
sur la gloire de marcher sur cette Terre
Tu le sais bien la mort dort à nos côtés
fil invisible infesté de notre souffle d’aîné
à l’ourlet des moments elle tisse et hisse
l’obscène dentelle de ronces et d’oubli
Nous n’emporterons rien mon aimée qu’un monde
en sommeil où nous aurons craint de brûler
et aurons tout perdu de ne perdre rien
Et moi Orphée je vous livre mon secret
la vie est un vol N’acceptez de baisers
qui n’aient été dérobés à la fragile
étoffe de cette faute à soi-même
à la douleur d’encore errer du calame
Voyez cette trace sous le cilice
c’est la plaie des prudences et de l’attente
C’est là à cet ourlet de belladone
qu’il vous faut boire le vin de la durée
Soyez ceux qui dévoilent soyez ceux qui volent
Soyez l’ortie le vertige de l’horizon
Derrière mon épaule tu t’es embrasée
ô mon aimée que je nomme et qui m’oublie
toi qui m’oublieras en toi afin d’être
celle qui renaît sel au ciel essaimé
STANCE IX
Récitatif :
Comme à la cluse écartée d’un équinoxe
comme un jour toujours plus loin encore trop loin
Orphée agraine les vents et leurs essaims
les sueurs les déhiscences les ressacs
les salives les hymens leurs complices ferments
En lui s’enlacent et s’enfouissent les serments
plus émouvants qu’une foudre et plus soyeux
que l’absence des sirènes au lierre des aveux !
En lui Eurydice a taillé un sillon
où s’est asséché le temps commun des hommes
Et là dans la faille de cette femme
dans l’ambre fauve où se heurte sa fuite
s’ouvre le songe d’une marée sans grèves
Au calice des silènes ses seins s’y évasent
Comme le ventre chaud des oiseaux de mer
Chœur au noyau des voyages :
Toutes vos caresses sont inachevées
Mordez donc au fruit jusqu’à son illusion
A la hanche de l’aube frémit l’abîme
d’argile et de lin où vous vous cambrerez
Aria d’Orphée :
C’est dans tes yeux que je suis entré plus loin
qu’un sexe d’homme peut consumer une âme
C’est dans tes yeux que je peux lire le Chant
de mon exil et de mon erreur d’homme
C’est dans tes yeux que j’oublie le premier jour
pour étirer la trame de mon voyage
pitoyable voyage entre âge et trochée
STANCE X
Aria d’Eurydice :
C’est vers mon ombre que tu t’es retourné
vers les saisons que j’enclos en mes baisers
vers ce que tu ignores et ne comprends pas
Pourquoi m’étreindre comme on oringue une reine ?
Et si à mon enivrement d’être aimée
prévalait la torpeur de mon absence ?
Qui es-tu pour croire que l’homme veut la vie ?
Tu baises mes pourpres paupières et dès lors
Tu les pense nervurées d’éternité !
J’aime à me cacher ainsi que tout mortel
entre les mots que je tais je secrète
un pavot plus utérin que n’est le Styx
Regarde-moi ! Mêle-moi à ce qui fuit !
Regarde-moi ! Détresse-moi de ton Chant !
Qui est-tu pour offrir à l’homme de l’Être ?
Crois-tu que de feu ton Chant soit plus grisant
que d’enfance les complaintes des sirènes ?
Laisse-moi auprès de ceux qui te sont sourds
hommes au cou court hommes des éteignoirs
hommes du dessus et des copineries
auprès de ceux qui se sont ferrés eux-mêmes
à l’hameçon douceâtre du temps qui passe
hommes du ras-bord où nul exode ne saillit
Chœur de l’anthère du feu :
Pour vous Orphée est aussi inconcevable
que la trahison la fressure du non-dit
que cette femme qui s’éloigne de vous
qui toujours s’est éloignée depuis ce jour
où le doute d’être aimé vous a quittés
Aria d’Eurydice :
Laisse-moi au-delà de ton épaule
le sel que tu chantes cette limaille
de l’âme que tu dérobes à nos sommeils
m’est plus inaccessible qu’à toi ma caresse
Tu me perds Orphée tu ne peux que perdre
entre le Chant et son lieu tu te méprises
et tu ne peux voir que derrière ton épaule
Devant il n’y a que la gloire de mourir
Devant j’aurais posé mes pas dans tes pas
j’aurais dépoli mon corps contre ta corne
Devant il y a nos désobéissances
Aria final d’Orphée :
Qui donc es-tu pour t’en aller aussitôt
qu’arrivée ? Et si jamais mon Chant ne vient
qu’en aucune de vos demeures je ne dorme
Que mon lit soit celui des fleuves infidèles
Que mes draps soient les vents qui nous ont brûlés
Que nuit après nuit je puisse me blottir
contre l’indigente absence à moi-même
Que je sois le plus injuste des silex
Que par la nasse de mon Rêve ne naissent
que les mots dont je ne saurai jamais rien
Notre monde l’enfer ou le paradis
le silence ou la parole est un monde
où on s’éteint un monde où on est un
Si je me retourne je me sépare
de ma lyre je deviens l’écart entre
ses cordes comme le vide entre les mots
Je ne m’endors jamais Qui a vu l’espace
s’assoupir entre la scission des salves ?
Aussi Ménades gardiennes du repos
cerbères des guérisons et des longues nuits
venez me parceller et m’éparpiller
pour couper la voie du feu me traversant
Que cesse la contagion de l’illimité !
Ô prêtresses des décences vaccinez
ce monde des crues et des cris !
Vous vaincrez Vous avez même déjà vaincu
Et moi Orphée je ne suis que perte exil
ode de la Thrace et de mes traces de braise
Qui boira à mes lèvres qui salivent
l’aveu des secrets et leur sang en amont ?
Je suis le feu sa fin sa renaissance
C’est l’inacceptable perte qui me grée
d’une voile noire cette mémoire
inachevable de nos dépossessions
Souffle ô Esprit qui sépare ! Souffle en nous
pour que nous puissions encore nous avouer
« Personne non personne de ce monde
personne n’a pu me regarder ainsi »
L’Epaule d’Orphée suivi de L’anneau sans frontières
L’Eveilleur, 22190 Plérin
Du même auteur :
Laudes du bois (20/04/2019)
Laudes du feu (21/04/2021)
L’anneau des frontières (I-XI) (21/04/2022)
L’anneau des frontières (XII - XVIII) (21/04/2023)
Etat des lieux modifié : Fugue 1 (21/04/2024)