Michel-Ange / Michelangelo Buonarotti (1475 – 1564)) : « Tout ce qui naît ... » / « Chiunche nasce... »
Tout ce qui naît
avec le temps expire ; et le soleil
ne laisse en vie nulle chose.
S’évanouissent délices et peines
et l’esprit des hommes, et les paroles vaines ;
et nos progénitures ne sont plus
qu’ombres au soleil, et fumée au vent.
Comme vous, nous fûmes des hommes,
tristes et joyeux, comme vous,
et à présent nous ne sommes
que terre au soleil, exsangues.
Toute chose vient à mourir.
Jadis nos yeux étaient intacts,
chaque orbite avait sa lumière ;
ils sont devenus laids, vides, éteints,
c’est hélas l’œuvre du temps.
Traduit de l’italien par Carolyne Cannella,
in revue « Babel heureuse N° 1, mars 2017 »
Gwen Catalá, éditeur, 31000 Toulouse
Du même auteur :
« A travailler tordu… » « I’ ho già fatto un gozzo… » (14/01/2016)
« Avec ce coeur de soufre… » / « Al cor di zolfo… » (14/01/2017)
« Quelle mordante lime… » / « Per qual mordace lima… » (14/01/2018)
Chiunche nasce a morte arriva
nel fuggir del tempo ; e ’l sole
niuna cosa lascia viva.
Manca il dolce e quel che dole
e gl’ingegni e le parole ;
e le nostre antiche prole
al sole ombre, al vento un fummo.
Come voi uomini fummo,
lieti e tristi, come siete ;
e or siàn, come vedete,
terra al sol, di vita priva.
Ogni cosa a morte arriva.
Già fur gli occhi nostri interi
con la luce in ogni speco ;
or son voti, orrendi e neri,
e ciò porta il tempo seco.
Poème précédent en italien :
Giacomo Leopardi : A se stesso (20/12/2018)
Poème suivant en italien :
François Pétrarque / Francesco Petrarca: « La vie fuit... » / « La vita fugge... » (21/02/2019)