Angel González (1925 – 2008) : Ce sont les mouettes, mon amour / Son las gaviotas, amor.
Ce sont les mouettes mon amour
Ce sont les mouettes, mon amour.
Les lentes, les hautes mouettes.
Mer hivernale. L’eau grise
laisse un tâche froide sur les rochers.
Tes jambes, tes douces jambes,
attendrissent les vagues.
Un ciel sale se vautre
sur la mer. Le vent efface
le profil des collines
de sable. Les tristes
mares de sel et de froid
copient ta lumière et ton ombre.
Elles crient des choses là-haut
que, trop absorbée, tu n’écoutes pas.
Ce sont les mouettes, mon amour.
Les lentes, les hautes mouettes.
Traduit de l’espagnol par Claude de Frayssinet,
In « Poésie espagnole. Anthologie 1945 – 1990 »
Actes Sud / Editions Unesco, 1995
Du même auteur :
Monde inquiétant (18/05/2015)
Synesthésie (18/05/2016)
Anniversaire d’Amour / Cumpleaños de amor (18/05/2017)
Le vaincu / El derrotado (18/05/2019)
Qu’y pouvons-nous ? (18/05/2020)
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Tout cela n’est rien / Esto no es nada (18/05/2022)
Rien n’est pareil / Nada es lo mismo (18/05/2023)
Eté à bidonville (18/05/2024)
Son las gaviotas, amor.
Son las gaviotas, amor.
Las lentas, altas gaviotas.
Mar de invierno. El agua gris
mancha de frío las rocas.
Tus piernas, tus dulces piernas,
enternecen a las olas.
Un cielo sucio se vuelca
sobre el mar. El viento borra
el perfil de las colinas
de arena. Las tediosas
charcas de sal y de frío
copian tu luz y tu sombra.
Algo gritan, en lo alto,
que tú no escuchas, absorta.
Son las gaviotas, amor.
Las lentas, altas gaviotas.
Áspero mundo,
Ediciones Rialp, 1956
Poème précédent en espagnol :
Francisco Brines : Quand je suis encore la vie / cuando yo aún soy la vida. (11/05/2018)
Poème suivant en espagnol :
Maria VictoriaAtencia: « Que faire si soudain tu découvres... » / « Qué hacer si de repente descubres... » (21/05/2018)