Jean Joubert (1928 – 2015) : « A l’aube… »
XII
A
l’aube
s’est
levé
Les sables sont déserts
Sur les villas rouillées
l’automne
un
cri
si
pur
et
si
lointain
L’oiseau
ramait
dans
les
courants
du ciel
Dans le lit froid
fantôme du parfum
(ambre solaire)
que
j’ai
songé
à
ta
langue
légère
à
l’imminence
de
ta
voix
la
mer
bougeait
entre les
cils
Des ailes de papier
un camion rouge
un chien
l’eau
déserte
couleur de
pus
su
que
le
corps
pouvait
s’arracher
à l’amour
Ne plus aimer qu’un
cil que la grâce d’une
aile
Cette nuit j’ai rêvé qu’on me tranchait la main
L’été se clôt
La fenêtre ardente, éditeur, Veilhes (81500),1975
Du même auteur :
« Et nous vivrons sous le silence de la neige… » (15/08/2014)
« Ainsi je fus... » (27/10/2018)
« Asseyez-vous, peuples de loups ... » (27/10/2019)
« Silence, chiens !.. » (27/10/2020)
De l’épervier (22/05/22)