Said Akl (1912 - 2014) / سعيد عقل : Nahayar
Nahayar
Au plus suave du parfum, plus parée
Que la séduction, plus que le jour à sa pointe,
Elle fut. La beauté fut. Branches épanouies soudain,
Arpège d’une écharpe au coulant de la taille,
Son nom est fruit du jasmin.
O papillon, papillon, calme tes ailes !
Naya est fille de l’esprit. Quelle orgueilleuse étincelle
L’a proférée pour l’humiliation du soleil !
Plénière, la voici. Colline de roses, sa hanche ?
Colline d’épées nues ?
Furtive, elle a touché sa hanche, pas longtemps
De peur qu’elle ne s’évade sur l’odeur des fleurs.
Touché, de ses doigts d’aube taillés
Qui font jalouses les belles d’alentour,
Et impatientes, les marguerites à effeuiller.
Tant pis pour les jardins déserts !
Dans l’informulé dort une couleur.
Elle dort. Personne n’a ébauché son nom.
Orange ou blanche ? Non, c’est une chanson
Pure, plus que la transparence
Aux formes d’un visage. Elle prend ce visage.
Il apparaît, et la brise s’emplit de grâce ;
Et puis, et enfin, et surtout,
De tes yeux, tu as vu notre terre !
O cascadante, ô flamboyante, ô vie éclatée !
Traduit de l’arabe par Luc Norin et Edouard Tabaray
In, revue « « Vagabondages, N°31, Juin 1981 »
Association Paris-poète
Librairie Séguier, 1981