Walid Khaznadar (1950 -) /وليد خازندار : L’étranger la connaît
L’étranger la connaît
La nuit redouble d'attention
Les autobus, lentement, s'éloignent
Les petites filles, qui sont si jeunes, disparaissent en hâte dans l'obscurité
Et les fenêtres, comme des navires,
L'une après l'autre ont allumé leurs lanternes
Et pris la mer
Les cafés sont désormais hostiles
Et les rues où il a égaré ses clés
Ferment leurs carrefours
Les pierres l'ont vu et l'ont renié
Le long banc de bois peint en vert, face à la mer lui aussi l'a renié
Le vendeus de châtaignes l'a renié
Pourquoi les oiseaux perdent-ils leurs plus belles plumes
Dans le climat des capitales ?
Et que fait l'étranger dans une ville qu'il connaît ?
Traduit de l’arabe par Luc Barbulesco
In, « Les poètes de la Méditerranée. Anthologie »
Editions Gallimard/Culturesfrance (Poésie), 2010
Du même auteur :
Ce jour-là (22/07/2015)
Absence (15/07/2016)