Armand Robin (1912 – 1961) : l’Illettré
L’lllettré
Devant les bois, les blés j'étais béat benêt :
Je lisais ce qui ne se lit pas :
Les nuages, les vents, les rochers, les ébats
De la lune dans les bois.
Et le ciel avec son grand étang courbé
Où le soleil tout le jour accroît son caillou,
Onde par onde, et le déferlement changeant
Des nuages disposaient de moi.
Les arbres tournaient lentement en moi
Leurs pages tantôt bruyantes, tantôt muettes,
Tantôt épaisses et jaunies, les saisons
Me donnaient des leçons.
Fragments
Editions Gallimard, 1992
Du même auteur :
« Sans parole, je suis toute parole… » (05/06/2014)
Sans Pays (05/06/2015)
L’offre sans demande (05/06/2017)
Mon pays (05/06/2018)
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