1 novembre 2015
Gerrit Kouwenaar (1923 – 2014) : « Infecté par les mots… »
Infecté par les mots le paysage
ne veut plus exister
un dernier geste, semble en fait
un nombril, un mamelon, avale
ce qu’il voulait traduire : je je je,
suis sauvage /terres hautes / présent, prend peur et se perd
dans le demi-jour, le silence
la vitre au milieu n’éclate pas
soir donc, mieux vaut donc
abandonner cette vue, la garder
plus basse, rester sans regard
non pas en gris-vert mais décidément
en blanc
ainsi donc là-bas sur la carte
en un autre point
la surface plane de l’eau ne veut rien dire tant
elle est mais se reprend insensiblement
sur les bords de cette chose.
Traduit du néerlandais par Irina Paslarin-Lanbert
Revue « Les Lettres nouvelles », avril-mai 1975
Editions Denoël, 1975
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