Jean Le Mauve (1939 – 2001) : Coucher d’oiseaux
Coucher d’oiseaux
Certains soirs du mois d’août,
après que la voisine ait rentré ses volailles,
une nuée d’étourneaux fonce vers les prairies.
Brusquement leur vol se cabre dans l’air
comme s’il heurtait un mur invisible.
Pendant quelques secondes un cri multiple
et perçant embrase l’espace tiède,
puis d’un seul coup cette cymbale d’oiseaux
s’abat sur les taillis
en faisant le vacarme d’un grand chêne qui tombe.
Le silence alors est total.
Il ne reste dans l’air qu’une vague odeur de menthe
La paix du soir descend dans tout mon être.
Je m’abandonne à cette douceur infinie.
Terre, terre, comme il fait bon s’étendre à travers toi.
L’Arbre, 02470 Danmard, 1972
Du même auteur :
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Pente d’herbe (31/05/2023)