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Le bar à poèmes
14 décembre 2017

Jean-Pierre Faye (1925 -) : Partage des eaux

Jean-Pierre Faye (1925 -) : Partage des eaux
Partage des eaux Les vallées prennent corps, affrontées et prennent eau à même la pierre amarrées au portail et à l’auvent liées aux arches, tendues sur les lignes jetées de plein cintre aidées par l’assise, arquées sur les piliers sans mesure et la mauvaise...
15 décembre 2017

Gérald Neveu (1921 – 1960) : Midi

Gérald Neveu (1921 – 1960) : Midi
Midi Il est tombé - dit-on – plume noire et plume blanche sa soif traînant en immense branchage et donnez-moi - dit-on – ce sourire et ce géranium ! Les portes battues parlent d’or Le vent durcit en coquillage Descends - tu le peux – de ton chariot de...
16 décembre 2017

Jean-Claude Renard (1922 – 2002) : L’exode annonce une rivière

Jean-Claude Renard (1922 – 2002) : L’exode annonce une rivière
L’exode annonce une rivière A Jean Grosjean 1 Entre les roseaux, les flaques d’herbe, les buissons de genévriers, L’arc du sel au bord des vins rouges, - Je marchais vers Aigues-Mortes, Un canal ridé d’air attirait le silence, le sable Et parfois des...
17 décembre 2017

Raymond Queneau (1903 – 1977) : Je n'ai donc pu rêver

Raymond Queneau (1903 – 1977) : Je n'ai donc pu rêver
Je n'ai donc pu rêver Je n'ai donc pu rêver que de fausses manœuvres, vaisseau que des hasards menaient de port en port, de havre en havre et de la naissance à la mort, sans connaître le fret ignorant de leur œuvre. Marins et passagers et navire qui tangue...
18 décembre 2017

Czesław Miłosz (1911 – 2004) : Sur la plage

Czesław Miłosz (1911 – 2004) : Sur la plage
Sur la plage Sur le sable la mer s’étale et j’écoute sa rumeur, et je ferme les yeux. Sur ce bord européen, au cœur de l’été, après les grandes guerres du siècle. Fronts des nouvelles générations innocents, mais marqués. Souvent dans la foule un visage...
19 décembre 2017

Federico Garcia Lorca (1898 – 1936) : Chanson du cavalier / Canción de Jinete

Federico Garcia Lorca (1898 – 1936) : Chanson du cavalier / Canción de Jinete
Chanson de cavalier Cordoue Lointaine et solitaire. Cheval noir, grande lune, Des olives en ma sacoche. Bien que j’en sache les chemins Jamais je n’atteindrai Cordoue. Par la plaine, par le vent Cheval noir, lune rouge. La mort est là me regardant Du...
20 décembre 2017

Giacomo Leopardi (1798 – 1837) : L’Infini / L’Infinito

Giacomo Leopardi (1798 – 1837) : L’Infini / L’Infinito
L’Infini Toujours me fut chère cette déserte colline Et cette haie qui de toute part Cache l'horizon ultime. Mais immergé à l'infini En si profonde quiétude Je contemple ces espaces Et recrée de surhumains silences Mon choeur chavire au bruissement des...
22 décembre 2017

André de Richaud (1909 – 1968) : La voie du sang

André de Richaud (1909 – 1968) : La voie du sang
La voie du sang A Pierre Seghers Cet amour dénoué à travers les champs Ce poignard sanglant dans les rochers Ce vent mortel traîné par de fausses hirondelles Voilà ma pauvre vie. Il faudrait pouvoir traverser le miroir Pour vous atteindre ô vous qui m'aimez...
23 décembre 2017

Roger-Arnould Rivière (1930 - 1959) : « La mort… »

Roger-Arnould Rivière (1930 - 1959) : « La mort… »
La mort signe moins de la création la mort ce point d’acné sur la face de la douleur la mort surprise comme le sexe dispersion comme la volupté La mort n’est au fond que ce gouffre vierge où notre verge de vie a soudain licence de pénétrer la mort est...
24 décembre 2017

Shū Ting / 舒婷 ( 1952 -) : La perle, cette larme de la mer

Shū Ting / 舒婷 ( 1952 -) : La perle, cette larme de la mer
La perle, cette larme de la mer Dans ma paume tremblante est posée une perle, telle une larme jaune pâle gouttant de la mer… quand les flots s’éloignent pleins de ressentiments, sanglotent devant la blanche poitrine de la terre, elle est larme brûlante...
26 décembre 2017

Francine Caron (1945 -) : Jetée

Francine Caron (1945 -) : Jetée
Jetée (Le Pouliguen) Terre insolite comme héritée des eaux balayée d’incendies de glace léchée grande caresse femme à femme de l’accrue paresseuse des ondes Harem gris vert qui s’éternise et enfle et disparaît et se diffuse éventail moiré d’or qui sombre...
28 décembre 2017

Maurice Maeterlinck (1862 – 1949) : Cloche à plongeur

 Maurice Maeterlinck (1862 – 1949) : Cloche à plongeur
Cloche à plongeur Ô plongeur à jamais sous sa cloche ! Toute une mer de verre éternellement chaude ! Toute une vie immobile aux lents pendules verts ! Et tant d'êtres étranges à travers les parois ! Et tout attouchement à jamais interdit ! Lorsqu'il y...
29 décembre 2017

Jacques Brault (1933- ) : Patience

Jacques Brault (1933- ) : Patience
Patience nous ne partirons pas cette banquise neurasthénique porte l’espoir des morts qui ne sont pas nés si belle soit la terre promise ailleurs en d’autres mondes ce n’est pas ici nous gèlerons sur place comme pères et mères nous craquerons de froid...
30 décembre 2017

Dylan Thomas (1914-1953) : « Surtout quand le vent d’octobre… » / Especially when the October wind…”

Dylan Thomas (1914-1953) : « Surtout quand le vent d’octobre… » / Especially when the October wind…”
Surtout quand le vent d’octobre Avec ses doigts de givre flagelle mes cheveux, Pris aux griffes du soleil je marche sur le feu Et jette sur la terre la griffe de mon ombre, Par le bord de mer, j’entends bruire les oiseaux, Et tousser le corbeau dans les...
1 janvier 2018

Raoul Schrott (1964 -) : Du sublime III / Über das Erhabene III

Raoul Schrott (1964 -) : Du sublime III / Über das Erhabene III
Du sublime III l’avarie de la pluie à trois heures de l’après-midi – la mer qui tombe à la verticale – et les éventails du ranevala comme des roues à l’aube qui fouissent à vide dans les brisants – le vent baragouine encore ses ordres dans les champs...
3 janvier 2018

Louise Labé (1526 – 1566) : « Ne reprenez, Dames, … »

Louise Labé (1526 – 1566) : « Ne reprenez, Dames, … »
Ne reprenez, Dames, si j'ai aimé, Si j'ai senti mille torches ardentes, Mille travaux, mille douleurs mordantes, Si en pleurant j'ai mon temps consumé, Las ! que mon nom n'en soit par vous blâmé. Si j'ai failli, les peines sont présentes, N'aigrissez...
4 janvier 2018

Saint-John Perse (1887-1975) : Oiseaux

 Saint-John Perse (1887-1975) : Oiseaux
Oiseaux … Quantum non milvus oberret. (… Plus que ne couvre le vol d’un milan…) Aulus Persius Flaccus, Sat. IV, 5,26 I L’oiseau, de tous nos consanguins le plus ardent à vivre, mène aux confins du jour un singulier destin. Migrateur, et hanté d’inflation...
5 janvier 2018

Sabine Sicaud (1913 – 1928) : Chemins du Nord

Sabine Sicaud (1913 – 1928) : Chemins du Nord
Chemins du Nord Lorsque « je pâlissais au nom de Vancouver » et que j’étais du Nord, trop de froid traversait ma pelisse d’hiver et mon bonnet de bêtes mortes. Mes frères chassaient les oursons jusqu’au fond des grottes de fées; du sang parlait sous leurs...
5 janvier 2018

Nikolaï Alekseïevitch Nekrassov / Николай Алексеевич Некрасов (1821 – 1877) : « Est-ce le vent au fond des bois ? …»

Nikolaï Alekseïevitch Nekrassov / Николай Алексеевич Некрасов (1821 – 1877) : « Est-ce le vent au fond des bois ? …»
Est-ce le vent au fond des bois ? Ou l'eau qui descend dans la plaine ? Non, c'est " Voïvode le Froid ", Qui vient inspecter ses domaines. La neige en tempête puissante A-t-elle effacé les chemins ? A-t-elle laissé quelques fentes, Quelque sillon sur...
7 janvier 2018

Kazimierz Brakoniecki (1952-) : Vent de la mer

Kazimierz Brakoniecki (1952-) : Vent de la mer
Vent de la mer 1. « C’est la Bretagne qui a construit ces églises au temps de son indépendance » - s’écria le prêtre à Kergrist-Moëlou qui franchissant le porche entrait en titubant sur la place inondée de rires d’enfants Le ventre humide et dur de l’église...
8 janvier 2018

Mohammed Dib (1920 – 2003) : Etranger

Mohammed Dib (1920 – 2003) : Etranger
Etranger Si ce n’est pas ce froid, qu’est-ce qui me signale ? Le rêve mal dissous, l’ombre noire et la voix Qui font pleurer l’enfant, ou la brume hivernale ? C’est moi…moi, l’importun qui vous barre la voie. Je ne suis mort ni vif, ailleurs est mon domaine....
8 janvier 2018

Paol Keineg (1944-) : « Quand j’étais jeune… » / « Pa oan bihan… »

Paol Keineg (1944-) : « Quand j’étais jeune… » / « Pa oan bihan… »
Quand j’étais jeune Mes maîtres chaque matin Me lavaient le cerveau Je plaçais ma tête Sous la bouche de la pompe Et mes maîtres aimés Me débarbouillaient le visage Ils me grattaient le cerveau A la brosse à chiendent On me tenait par les bras Parce qu’à...
11 janvier 2018

David Antin (1932 – 2016) : La mort du journalier

 David Antin (1932 – 2016) : La mort du journalier
La mort du journalier dans sa poétique aristote a des choses amusantes à dire sur la métaphore à la fin de sa poétique la partie que personne ne lit jamais parce qu’on s’intéresse alors tellement à ce qu’il dit de la tragédie qu’on oublie que c’est une...
12 janvier 2018

Attila József (1905 – 1937) : Sans espoir / Reménytelenül

Attila József (1905 – 1937) : Sans espoir / Reménytelenül
Sans espoir Lentement, pensivement L’homme parvient finalement à une plaine sablonneuse, maussade et mouillée, songeant, il regarde alentour et sagement d’un signe de tête il approuve, sans espérer. Moi aussi, je m’essaye à regarder ainsi sans tricher...
14 janvier 2018

Michel-Ange / Michelangelo Buonarotti (1475 - 1564) : « Quelle mordante lime… » / « Per qual mordace lima… »

Michel-Ange / Michelangelo Buonarotti (1475 - 1564) : « Quelle mordante lime… » / « Per qual mordace lima… »
Quelle mordante lime Amenuise toujours ta carcasse épuisée, Mon âme infirme ? Quand la pourras-tu quitter, Ce voile périlleux et mortel déposé, Pour retourner au ciel où tu fus tout d’abord, Radieuse et heureuse ? Bien que je change de pelage En ces brèves...
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