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Le bar à poèmes
29 septembre 2017

Léon – Gontran Damas (1912 - 1978) : Savoir-vivre

Léon – Gontran Damas (1912 - 1978) : Savoir-vivre
Savoir-vivre On ne bâille pas chez moi comme ils bâillent chez eux avec la main sur la bouche je veux bailler sans tralalas le corps recroquevillé dans les parfums qui tourmentent la vie que je me suis faite de leur museau de chien d’hiver de leur soleil...
1 octobre 2017

Vicente Huidobro (1893 - 1948) : La matelotte

Vicente Huidobro (1893 - 1948) : La matelotte
La matelotte Matelot conduisant les vagues au port d’été A chaque pas de chaleur la lune nous gifle Et la mer se défait Agitée par le vent des pêcheurs qui sifflent L’océan est vert de tant d’espoir noyé Les bateaux traînent les vagues jusqu’à toucher...
2 octobre 2017

André-Ferdinand Hérold (1865 - 1940) : « Sur la terre il tombe de la neige… »

André-Ferdinand Hérold (1865 - 1940) : « Sur la terre il tombe de la neige… »
Sur la terre il tombe de la neige, Sur la terre il tombe de l’ombre. Où sont allées les feuilles sèches ? Même les feuilles sèches sont mortes, Et maintenant de la neige et de l’ombre tombent. On dirait de mauvais anges qui heurtent Les marteaux rouillés...
3 octobre 2017

Jacques Josse (1953 -) : « Dès l’aube, la brume… »

Jacques Josse (1953 -) : « Dès l’aube, la brume… »
Dès l’aube, la brume cherche un éclat de vie dans les yeux des ramasseurs de pommes de terre. * Le braconnier n’ose plus bouger. Il est persuadé que la brume a changé de place à ses collets. * Des fois la brume s’absente pour une urgence à 2000 mètres...
4 octobre 2017

Said Akl (1912 - 2014) / سعيد عقل : Nahayar

Said Akl (1912 - 2014) / سعيد عقل : Nahayar
Nahayar Au plus suave du parfum, plus parée Que la séduction, plus que le jour à sa pointe, Elle fut. La beauté fut. Branches épanouies soudain, Arpège d’une écharpe au coulant de la taille, Son nom est fruit du jasmin. O papillon, papillon, calme tes...
6 octobre 2017

Michel Houellebecq (1956 -) : « Le jour monte et grandit… »

Michel Houellebecq (1956 -) : « Le jour monte et grandit… »
Le jour monte et grandit, retombe sur la ville Nous avons traversé la nuit sans délivrance J'entends les autobus et la rumeur subtile Des échanges sociaux. J'accède à la présence. Aujourd'hui aura lieu. La surface invisible Délimitant dans l'air nos êtres...
7 octobre 2017

Jacques Chessex (1934 – 2009) : L’énigme gère tes pas

Jacques Chessex (1934 – 2009) : L’énigme gère tes pas
L’énigme gère tes pas Fuite des prés Devant le soir Le soleil est une barre jaune Les graminées d’automne se penchent sous le vent C’est l’heure où le passant fait ses comptes Ni royaume ni certitude D’autre tissu que d’air et de chemins perdus De pensée...
8 octobre 2017

Anna-Elisabeth de Noailles (1876 - 1933) : Il fera longtemps clair ce soir

Anna-Elisabeth de Noailles (1876 - 1933) : Il fera longtemps clair ce soir
Il fera longtemps clair ce soir Il fera longtemps clair ce soir, les jours allongent. La rumeur du jour vif se disperse et s’enfuit, Et les arbres, surpris de ne pas voir la nuit, Demeurent éveillés dans le soir blanc, et songent… Les marronniers, sur...
9 octobre 2017

Jose-Maria de Heredia (1842 – 1905) : Armor

Jose-Maria de Heredia (1842 – 1905) : Armor
Armor Pour me conduire au Raz, j'avais pris à Trogor Un berger chevelu comme un ancien Evhage ; Et nous foulions, humant son arôme sauvage, L'âpre terre kymrique où croît le genêt d'or. Le couchant rougissait et nous marchions encor, Lorsque le souffle...
11 octobre 2017

Sylvia Plath (1932 – 1963) : Berck plage / Berck-plage

 Sylvia Plath (1932 – 1963) : Berck plage / Berck-plage
Berck plage Et voilà la mer, cette grande absence. Le soleil – ventouse aspire ma brûlure. Des sorbets aux couleurs électriques, puisés à même le gel Par de pâles filles, courent le ciel en des mains écorchées Pourquoi ce calme ? Que me cache-t-on ? J’ai...
12 octobre 2017

Dominique Sampiero (1954 -) : « Tu dis « je vais à ta rencontre » …

Dominique Sampiero (1954 -) : « Tu dis « je vais à ta rencontre » …
Tu dis « je vais à ta rencontre » et tu marches vers toi-même. Tu coules à pic dans le matin, tentes un premier pas. La fin du jour est tienne. Semence cachée, tu entres dans le désordre de ton village. Tu ne reconnais plus ta nudité, ni ce qui chuchote...
13 octobre 2017

Bernard Delvaille (1931 – 2006) : Elégie

Bernard Delvaille (1931 – 2006) : Elégie
Elégie J’aime la mer et ses teintes de songe un peu trop vert juste assez bleu violet au soir qui vient si tristement dans une odeur de sable froid à l’heure où dans l’estuaire aux pétroliers avancent les bateaux sous les nuages à la Boudin Un soir de...
14 octobre 2017

Jan Zahradníček (1905 – 1960) : Lettre à ma femme

Jan Zahradníček (1905 – 1960) : Lettre à ma femme
Lettre à ma femme Tu parles et te souviens. Tu ignores où je suis, et n’imagine pas que je suis assis ici, les mains vides, hôte d’une sournoiserie hostile, pour qui le soleil est devenu une rareté et qui, tel Dante dans son enfer, ne verra pas de sitôt...
16 octobre 2017

Georges Perros (1923 – 1978) : « Il y a un bruit près de chez moi… »

Georges Perros (1923 – 1978) : « Il y a un bruit près de chez moi… »
Il y a un bruit près de chez moi Comment pourrai-je m’en passer Celui de l’homme c’est la voix Que je connais trop bien, assez. Un bruit qui ne vient pas des hommes Les hommes sont mes compagnons Ce bruit qui vient de nulle part Me rend bien fou quand...
17 octobre 2017

Jacques Lovichi (1937 - 2018) : Mourir dans l’île

Jacques Lovichi (1937 - 2018) : Mourir dans l’île
Mourir dans l’île Au Sud du Sud Ô barbara furtuna… Lamentu à Frédéric Jacques Temple 1 Dépossédés là-bas bien au-delà de la crête des vagues franchis le ciste et l’arbousier la combe d’où s’enfuit le merle des légendes là-bas après les cols aux rousseurs...
18 octobre 2017

François Villon (1431 – 1463) : Le débat du cœur et du corps de Villon

François Villon (1431 – 1463) : Le débat du cœur et du corps de Villon
Le débat du cœur et du corps de Villon Qu'est ce que j'oi (*) ? - Ce suis-je ! - Qui ? - Ton cœur, (*) j’entends Qui ne tient mais qu'à un petit filet : Force n'ai plus, substance ne liqueur, Quand je te vois retrait ainsi seulet Com pauvre chien tapi...
20 octobre 2017

Rémy Belleau (1528 – 1577) : Le désir

Rémy Belleau (1528 – 1577) : Le désir
Le désir Celuy n'est pas heureux qui n'a ce qu'il désire, Mais bien-heureux celuy qui ne désire pas Ce qu'il n'a point : l'un sert de gracieux appas Pour le contentement, et l'autre est un martyre. Désirer est tourment qui bruslant nous altère Et met...
21 octobre 2017

Albert Samain (1858 – 1900) : « Il est d’étranges soirs… »

Albert Samain (1858 – 1900) : « Il est d’étranges soirs… »
Il est d’étranges soirs, où les fleurs ont une âme, Où dans l’air énervé flotte du repentir, Où sur la vague lente et lourde d’un soupir Le cœur le plus secret aux lèvres vient mourir. Il est d’étranges soirs, où les fleurs ont une âme, Et, ces soirs-là,...
22 octobre 2017

Valéry Larbaud (1881 – 1957) : Prologue

Valéry Larbaud (1881 – 1957) : Prologue
Prologue Borborygmes ! Borborygmes !... Grognements sourds de l'estomac et des entrailles, Plaintes de la chair sans cesse modifiée, Voix, chuchotements irrépressibles des organes, Voix, la seule voix humaine qui ne mente pas, Et qui persiste même quelque...
23 octobre 2017

Li Bai (ou Li Po)/ 李白 (701 – 762) : En cherchant Maître Yong-Tsouen à son ermitage

Li Bai (ou Li Po)/ 李白 (701 – 762) : En cherchant Maître Yong-Tsouen à son ermitage
En cherchant Maître Yong-Tsouen à son ermitage (1) Parmi les pics dont l’émeraude touche au ciel, Vous vivez librement, oubliant les années. J’écarte les nuées pour chercher la route ancienne ; Je m’appuie aux arbres pour écourter les sources. Dans la...
24 octobre 2017

Dietmar von Aist (1150 – 1180) : « En haut sur un tilleul… » / « Ûf der linden obene… »

Dietmar von Aist (1150 – 1180) : « En haut sur un tilleul… » / « Ûf der linden obene… »
6.I En haut sur un tilleul chantait un oiselet. A l’orée du bois il élevait sa voix. Alors mon cœur prit son essor à nouveau vers un endroit connu. Là je vis des roses : elles éveillent en moi maintes pensées qui vont vers une dame. - Il y a bien mille...
26 octobre 2017

Luc Decaunes (1913 – 2001) : Parler se fait rare

Luc Decaunes (1913 – 2001) : Parler se fait rare
Parler se fait rare Je perds le secret de mon propre langage Je me fais vieux, je me fais peu J'ai fort à faire avec mes habitudes Chiens qui m'enseignent à mourir Je ne sais plus ce que parler veut dire Et les mots trahis Les mots épuisés Font la nuit...
27 octobre 2017

Jean Joubert (1928 – 2015) : « A l’aube… »

Jean Joubert (1928 – 2015) : « A l’aube… »
XII A l’aube s’est levé Les sables sont déserts Sur les villas rouillées l’automne un cri si pur et si lointain L’oiseau ramait dans les courants du ciel Dans le lit froid fantôme du parfum (ambre solaire) que j’ai songé à ta langue légère à l’imminence...
28 octobre 2017

Gu Cheng / 顾城 ou 顧城 (1957 – 1993) : La terre est courbe

Gu Cheng / 顾城 ou 顧城 (1957 – 1993) : La terre est courbe
La terre est courbe La terre est courbe qui te cache à mon regard je n’aperçois que le ciel bleu de ton cœur dans le lointain est-ce du bleu ? Du vrai bleu le bleu même du langage j’aimerais apporter la joie au monde mais les sourires se figent sur les...
30 octobre 2017

Louis Brauquier (1900 – 1976) : Pluie

Louis Brauquier (1900 – 1976) : Pluie
Pluie Elle se pose, couvre la terre, la pénètre Doucement – aussitôt ses racines s’émeuvent – Puis touche les formes nubiles du printemps. Silence bienheureux des végétations, Inondées d’un plaisir, lent à naître, où s’ébranlent, Dans l’ombre, vers le...
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