Roparz Hemon (1900 – 1978) : « Par les chemins ineptes de l’été... »
Par les chemins ineptes de l’été,
Au pied de la colline,
Au milieu du jour, j’atteignis le rivage.
Personne alentour, ni barque ni arbre,
Seulement le sable, l’eau, les galets rouges
Et les rayons fascinants et cruels
Du soleil montant lentement au flanc du ciel.
Et, lui, presque sans chagrin, s’arrêta
Et médita...
O mer, je viens à toi !
Non plus avec des chants, des danses comme jadis
Quand j’étais fier et jeune, insouciant
Maintenant désabusé, vieilli. Comme quelqu’un
Qui a parcouru de nombreux pays est las
Des paroles traîtresses et des visages froids des hommes,
De toutes les visions et des bruits qu’ils aiment
O mer, je viens à toi !
Traduit du breton par Maodez Glandour
In, « La Bretagne en poésie »
Editions Gallimard (Folio junior), 1982
Du même auteur :
La grande jalousie d’Emer /Gwarizi vras Emer (23/09/2015)
Vie / Buhez (04/09/2016)