Yves Elléouët (1932 – 1975) : Permanence des signes
Permanence des signes
le temps qu’on accorde aux morts
dépend du jour et de l’heure
et dans les minutes précises
où l’on s’attarde pour les voir
leur silence et leur beauté
ensemble
tressent dans la toison de la lumière
au coin d’une maison fugitive
le cœur fait d’oiseaux d’une lampe votive
dont nul vent n’infléchit la flamme
une fois encore les amis sont présents
plus proches d’être plus légers
plus aimés de ne plus répondre
que par gestes de duvet
que par ombre et clarté secrètes
sans qu’un autre bruit que celui de l’air
et celui de l’eau
vienne déranger la pure ordonnance
des choses
Tête cruelle,
Editions Calligrammes, Quimper, 1982
Du même auteur :
Pencran (23/12/2014)
Dans un pays de lointaine mémoire (08/03/2016)
Dédicace (09/03/2017)
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