Tahar Bekri (1951 -) : Comme une larme sur la joue du désert
Comme une larme sur la joue du désert
Ce n’est pas un mirage
Que tu vois au loin
Mais la caravane de chars
Les canons devant
Leurs outres assoiffées de sang
Cette eau desséchée
Comme gale sur la peau du goudron
Tant de sabres aux lames aiguisées
Aveuglent la poussière
Les bannières sourdes et noires
Et je t’entends gémir vieux désert
Que de palanquins d’opprobre portes-tu sur le dos
Des navires ensablés
Leurs bosses comme des fosses
Dans la fureur du firmament
Tous ces chameaux écumeux
Chancelants au seuil des demeures
Ne suffisent pour retenir les dunes
Sous la rosée éplorée
Dis vieux désert
Combien te faut-il de palmeraies orphelines
Pour bercer les palmes
Les ruines de ruines en ruines
Perdant le sommeil
Dis vieux désert
La Nuit te fait-elle peur
Cette voie lactée
Confondue avec la traînée de poudre
Les météorites fumantes
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In « Secousses, N°19, Juin 2016 »
Revue numérique, Editions Obsidiane, 89500 Bussy-le-Repos
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