Vlada Urosevic / Влада Урошевиќ (1934 -) : Frissons
Frissons
Elle se rêve au milieu d’une salle vide,
Fenêtres obscurcies par des étoffes noires.
Des tubes au néon s’allument tout autour
Leur lumière est blanchâtre et trouble.
Elle s’aperçoit qu’elle n’a pas de vêtement.
Des papillons de nuit l’effleurent de leurs antennes.
Soudain l’étreinte de deux mains de pierre l’emprisonne
Des doigts de marbre commencent à la caresser.
Un cri, alors, de ses lèvres jaillit.
A cet instant, très loin, regard fixe, muettes,
Frissonnent de passions, sans que nul ne les voie,
Les statues d’hommes dans les musées obscurs.
Traduit du macédonien par Jeanne Angélowski et Jacques Gaucheron
Revue « Europe », Mars 1993
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