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Le bar à poèmes
29 juillet 2015

Georges Fourest (1867- 1945) : Le Cid

G_Fourest[1]

 

Le Cid

Va, je ne te hais point

                                                                                                                                                                                             P. CORNEILLE

 

Le palais de Gormaz, comte et gobernador,

est en deuil : pour jamais dort couché sous la pierre

l’hidalgo dont le sang a rougi la rapière

de Rodrigue appelé le Cid Campeador.

 

Le soir tombe. Invoquant les deux saints Paul et Pierre

Chimène, en voiles noirs, s’accoude au mirador

Et ses yeux dont les pleurs ont brûlé la paupière

Regardent, sans rien voir, mourir le soleil d’or…

 

Mais un éclair, soudain, fulgure en sa prunelle :

sur la plaza Rodrigue est debout devant elle !

Impassible et hautain, drapé dans sa capa,

 

le héros meurtrier à pas lent se promène :

« Dieu ! » soupire à part soi la plaintive Chimène,

« qu’il est joli garçon l’assassin de Papa ! »

 

La Négresse blonde, Albert Messein éditeur 1909,

Du même auteur : Sardines à l’huile (19/06/2014)

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