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Le bar à poèmes
24 novembre 2018

John Ashbery (1927- 2017) : Grand galop

John Ashbery (1927- 2017) : Grand galop
Grand galop Toutes les choses paraissent citations d’elles-mêmes Et les noms qui s’embranchent à elles s’affourchent à d’autres référents. En gros, le printemps, de nouveau existe. Le weigela recommence sa chose poussière Dans l’air martelé par le feu....
2 octobre 2018

Taha Muhammad Ali (1931 - 2011) / طه محمد علي : Quarante ans après la destruction d’un village

Taha Muhammad Ali (1931 - 2011) / طه محمد علي : Quarante ans après la destruction d’un village
Quarante ans après la destruction d’un village Le passé sommeille à côté de moi Comme le tintement Près (auprès ?) de sa grand-mère la cloche. L’amertume me poursuit Comme les poussins poursuivent Leur mère la poule. Et l’horizon... Cette paupière fermée...
26 novembre 2018

Jean Mambrino (1923- 2012) : Clairière (16 - 30)

 Jean Mambrino (1923- 2012) : Clairière (16 - 30)
Clairière 1 6 quand s’y arrête le voyageur il lui semble que la clairière se resserre comme un cœur l’espace se fait intime l’enveloppe et lui fait fête le recueille sur lui-même nul n’a bâti cette demeure l’abrité n’y habite pas l’ombre de ses murs est...
26 novembre 2018

Roberto San Geroteo (1951-) : (fin de sieste, 3)

Roberto San Geroteo (1951-) : (fin de sieste, 3)
(fin de sieste,3) sur le bord du lit comme au bord de la rivière. tu vois le sol, la poussière, leurs visa - ges changeants : tu poursuis encore un rêve, une parole, comme enterrée en toi, dans l’air qui manque déjà, qui coulerait de source dans la bouche,...
28 novembre 2018

Wolfdietrich Schnurre (1920 -1989) : Harangue du policier de banlieue pendant sa ronde du matin / Ansprache des vorortpolizisten

Wolfdietrich Schnurre (1920 -1989) : Harangue du policier de banlieue pendant sa ronde du matin / Ansprache des vorortpolizisten
Harangue du policier de banlieue pendant sa ronde du matin Tu habites dans la rosée, dans le cri de la sittelle au-dessus des jardins, dans le cauchemar du mouchard et le rail conducteur du train de banlieue. Tu souffles le brouillard dans la vallée,...
29 novembre 2018

Gérard Le Gouic (1936 -) : Pierres

 Gérard Le Gouic (1936 -) : Pierres
Pierres I Ce ne sont pas les arbres qui dominent un paysage, ni le balancement des vallons, le quadrillage des parcelles, ni même les nuages. ce sont les pierres, nues, géantes, côte à côte solitaires comme des immolés. II Par quels arbres, quels vents,...
1 décembre 2018

Paul Celan (1920 – 1970) : « Voix... / Stimmen... »

Paul Celan (1920 – 1970) : « Voix... / Stimmen... »
Voix , rayures gravées sur la face verte de l'eau. quand le martin-pêcheur plonge, la seconde grésille ce qui était avec toi sur chacune des rives, pénètre fauché dans une autre image. * Voix venues du chemin d'orties: viens sur les mains jusqu'à nous....
2 décembre 2018

Virginia Pésémapéo – Bordeleau (1951 -) : « Je suis de promiscuité... »

Virginia Pésémapéo – Bordeleau (1951 -) : « Je suis de promiscuité... »
Je suis de promiscuité, de trois enfants par lit. Je suis de fierté farouche, de confort et d’indifférence. Je suis de demi-frères suicidés dans leur silence des réserves. Je suis de demi-frères criards qui veulent et la chèvre et le chou. Je suis de...
3 décembre 2018

Jacques Lacarrière (1925 – 2005) : Mémoire fourragère

Jacques Lacarrière (1925 – 2005) : Mémoire fourragère
Mémoire fourragère Fétu d'abord dans la grossesse des vents. Puis les jeux d'une enfance herbagère. Je grandis à l'école des pailles et j'eus le premier Prix de fenaison. Après quoi, je quittai l'été. Je me souviens de deux ou trois orages sur ma tige....
4 décembre 2018

Antonio Gamoneda (1931 -) : « Il existait tes mains... » / « Existían tus manos... »

Antonio Gamoneda (1931 -) : « Il existait tes mains... » / « Existían tus manos... »
Il existait tes mains. Un jour le monde devint silencieux ; les arbres, là-haut, étaient profonds et majestueux, et nous sentions sous notre peau le mouvement de la terre. Tes main furent douces dans les miennes et j’ai senti en même temps la gravité...
6 décembre 2018

Maurice Roche (1924 – 1997) : « La douleur qui, peut-être... »

Maurice Roche (1924 – 1997) : « La douleur qui, peut-être... »
La douleur qui, peut-être, la bosse humide à cet endroit a provoqué le cauchemar em- du plan correspond dans la pêche que l’on se rendorme. réalité à un tertre – les ser – On ne sait plus. On a la joue vices topographiques qui ont droite enflée par un...
7 octobre 2018

Jacques Chessex (1934 – 2009) : Elégie dans l’hiver

Jacques Chessex (1934 – 2009) : Elégie dans l’hiver
Elégie dans l’hiver Dans le bois la dernière image De l’hiver : ce puzzle violet et orange Posé sur la montagne entre les portes des arbres Feu figé, l’incendie le dérange Celui qui dicte la terreur nue La terreur vue A l’unique, à la rouge source Prudence,...
11 octobre 2018

Sylvia Plath (1932 – 1963) : Wuthering Heights

Sylvia Plath (1932 – 1963) : Wuthering Heights
Wuthering Heights Les horizons m'encerclent comme des fagots Qui penchent, disparates, et pour toujours instables. Il suffirait d'une allumette pour qu'ils me réchauffent Et que leurs lignes fines Rougissent l'air Lestant le ciel pâle d'une couleur plus...
12 octobre 2018

Dominique Sampiero (1954 -) : « Je range tes lettres... »

 Dominique Sampiero (1954 -) : « Je range tes lettres... »
Je range tes lettres comme des papillons ou je ne sais quoi. Comme des pages de lumière vivante qui battent des ailes avant qu’on repousse le tiroir. Je les entends remuer la nuit, le jour. Tu sais à quelle vitesse s’éteignent ces brasiers qui nous font...
11 décembre 2018

Georges Fagus (1872 – 1933) : « Pourquoi, Seigneur... »

Georges Fagus (1872 – 1933) : « Pourquoi, Seigneur... »
- Pourquoi, Seigneur, les hirondelles, Si bas, puis si haut volent-elles : Qu’en savent-elles, Qu’en sais-je ? rien. Et moi, pourquoi gai, puis morose, Pourquoi mes vers, pourquoi ma prose, Pourquoi sous mes doigts cette rose, Qu’en sais-je ? rien. (Du...
12 décembre 2018

Gilberte H. Dallas (1918 – 1960) : « Les ancolies d’ébène... »

Gilberte H. Dallas (1918 – 1960) : « Les ancolies d’ébène... »
Y Les ancolies d’ébène guettent la mourante dévorée par la pluie Les rues la serrent l’enlacent Elle marche dans la jungle de béton Elle tend son corps comme une phrase délavée. Elle titube celle qui aurait pu être ma mère Elle titube la mère qui n’a...
19 octobre 2018

Maodez Glanndour (1909 – 1986) : Iles bretonnes sous la neige / An erc’h war enezeg

Maodez Glanndour (1909 – 1986) : Iles bretonnes sous la neige / An erc’h war enezeg
Iles bretonnes sous la neige Serait-ce que dans la nuit sont descendus Les cygnes tout blancs du Nord Et qu’ils dorment sur la mer, engourdis, Tête pliée sous leur plumage ? Non pas des cygnes mais la neige Qui est tombée ailée sur les îles. N’y a dans...
14 décembre 2018

Jean-Pierre Faye (1925 -) : Droit de suite. I

Jean-Pierre Faye (1925 -) : Droit de suite. I
Droit de suite I Où monte la crête de montagne au-dessus des pentes, par delà l’intervalle la cassure pleine de son drainant les échos vers le soir de fumier et d’insectes et l’odeur de minerai l’arête de parpaing effritée ou la longue mâchoire de poils...
15 décembre 2018

Gérald Neveu (1921 – 1960) : Raison sociale

Gérald Neveu (1921 – 1960) : Raison sociale
Raison sociale Je vis de peu. J’entends tinter des pierres dans ma tête. On vient me visiter — un peu pour entendre ce bruit et pour m’aider à fabriquer de la mousse. Je suis très bien comme cela. Il paraît que ça me va à merveille. Il ne me manque qu’un...
20 octobre 2018

Tristan Corbière (1845 – 1875) : Petit mort pour rire

 Tristan Corbière (1845 – 1875) : Petit mort pour rire
Petit mort pour rire Va vite, léger peigneur de comètes ! Les herbes au vent seront tes cheveux ; De ton oeil béant jailliront les feux Follets, prisonniers dans les pauvres têtes... Les fleurs de tombeau qu'on nomme Amourettes Foisonneront plein ton...
17 décembre 2018

Roger Caillois (1913 – 1978) : Dédicace

Roger Caillois (1913 – 1978) : Dédicace
Dédicace Je parle de pierres qui ont toujours couché dehors ou qui dorment dans leur gîte et la nuit des filons. Elles n’intéressent ni l’archéologue ni l’artiste ni le diamantaire. Personne n’en fit des palais, des statues, des bijoux ; ou des digues,...
19 décembre 2018

Federico Garcia Lorca (1898 – 1936) : Village / Pueblo

Federico Garcia Lorca (1898 – 1936) : Village / Pueblo
En 1914 Village Sur la colline pelée, un chemin de croix, de l’eau claire et des oliviers centenaires. Dans les ruelles, des hommes au visage caché. Et sur les clochers, des girouettes qui tournent. Qui tournent éternellement. O village perdu dans une...
20 décembre 2018

Giacomo Leopardi (1798 – 1837) : A soi-même / A se stesso

Giacomo Leopardi (1798 – 1837) : A soi-même / A se stesso
A se stesso Or à jamais tu sommeilles, si harassé, mon cœur. L’ultime mirage s’est éteint, qui me faisait croire éternel. Mort. Je le sens bien, même les rêves les plus chers, y compris l’espoir, se sont fanés. Repose pour toujours. Toi qui a tant palpité....
22 décembre 2018

André de Richaud (1909 – 1968) : Testament

André de Richaud (1909 – 1968) : Testament
Testament Autrefois j'aurais voulu être le dernier oiseau du dernier platane La première lueur du matin sur l'aile d'un olivier L'orange de midi, bien pendue sur ses feuillages de parfum Et ce nuage qui joue autour du phare J'aurais voulu être une phrase...
23 décembre 2018

Saadi Youssef (1934 -) / سعدي يوسف : Alllégeance

Saadi Youssef (1934 -) / سعدي يوسف : Alllégeance
Allégeance D’un pays à l’autre tu tourneras D’une femme à l’autre tu fuiras d’un désert à l’autre Mais le fil tendu du cerf-volant restera le fil attaché au palmier d’où ton premier avion s’est envolé... Traduit de l’arabe par Abdellatif Laâbi et Jabbar...
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