Paul-Jean Toulet (1867 – 1920) : Nocturne
Nocturne.
Ô mer, toi que je sens frémir
A travers la nuit creuse,
Comme le sein d’une amoureuse
Qui ne peut pas dormir ;
Le vent lourd frappe la falaise...
Quoi ! si le chant moqueur
D’une sirène est dans mon coeur –
Ô coeur, divin malaise.
Quoi, plus de larmes, ni d’avoir
Personne qui vous plaigne...
Tout bas, comme d’un flanc qui saigne,
Il s’est mis à pleuvoir.
Les Contrerimes
Editions du Divan, 1921
Du même auteur :
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