Lionel Ray (1935 -) : Construire
Construire
Ces choses qui ne pèsent pas
Ces ombres étranges suspendues à rien.
Ces oiseaux immobiles dans l’extrême
Immensité silencieuse. Et cela
Qui s’appelle l’absence et la légèreté
Ou la joie. Ah j’ai toujours aimé ce théâtre
En nous-même obscur et vide et profond
Envahi de brumes et de regards,
Et l’épaisseur des attentes et ce recueillement.
Ce combat pacifique
Du jour et de la nuit du désert et du bruit.
Peut-être étions-nous si proches que rien
N’aurait pu nous séparer ni l’épuisement
Ni le secret ni les nuages ni ceux-là
Pareils à nous qui s’attardent un peu – et passent.
In, Jean Orizet : « La poésie française contemporaine »
Le cherche midi éditeur, 2004
Du même auteur :
« Terrible est le visage du temps... » (10/10/2018)
Distances (1-2-4-7) 10/10/2020)
Maintenant (10/10/2021)
Cette heure seule (26/10/2022)
Résolution (25/10/2023)
Si j’existe (26/10/2024)