Bernard Delvaille (1931 – 2006) : Amsterdam – Rembrandtsplein
Amsterdam – Rembrandtsplein
Je mourrai sous le ciel de l’aube
tel un enfant sans cœur
dans les reflets froids du matin
ô solitude
sans un cri sans une larme d’autrui
à l’heure où les dahlias se fanent
abandonné des oiseaux
Je mourrai sur mon lit défait
en noir et blanc
dans l’appel des bateaux du rêve
comme j’ai vécu
avide et las triste et blessé coupable
n’ayant pas su prolonger dans l’eau
l’ombre d’un étoile
ô solitude
Je mourrai dans l’odeur des lilas
à l’instant du dernier blues
dans les frissons du matin blême
Je mourrai de trop de larmes
dans l’odeur bleue du gaz
et Melitta Berg chantera
Eine Rose aus Santa Monika
sans lever du soleil sur la mer
Je mourrai sous un ciel gris
d’avoir su mal aimer.
Oeuvre poétique
Editions de la Table Ronde, 2006
Du même auteur :
« J’ai laissé tant d’amour dans les villes d’Europe… » (08/09/2014)
Elégie (13/10/2017)