Armel Guerne (1911 - 1980 ) : Froid
Froid
La lumière est trop claire pour le temps qu’il fait,
Aiguisée ou cruellement douce,
D’une lucidité trop agile ou trop nue,
Trop subtile de fil et trop lisse de grain,
Et le ciel est trop bleu, d’un azur trop épais
Pour un soleil si haut, rayonnant et heureux.
Lisse comme un acier et blanche comme une arme
Illuminante, illuminée, on ne sait trop
Si son chant invisible et qui perce les ombres
Monte ou descend, s’il anticipe ou s’il retarde ;
Mais quand novembre vrai nous tombera dessus,
Cette musique en nous radieuse et légère
Laissera sa magie et son parfum d’été
Pour récuser les vents mouillés et les jours gris.
(Le cycle des lumières)
11 novembre 1973
Le jardin colérique,
Editions Phébus, 1977
Du même auteur :
L’Ouverture (02/03/2016)
Les maudits (02/03/2017)
Le poids vivant de la parole (02/03/2018)
L’Arbre et le mur (17/06/2024)