Esther Tellermann (1947 -) : Trois sud (2)
©Didier PRUVOT/Opale.photo
Trois sud
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Reste tu restes
reste encore
là où
le nommé
de toute part
n’efface l’empreinte
du revers lumineux
où mord
le plus nu
approche
ensemble nous
serons dérobés
nous nous serions
pris dans les mains.
Ils ont plié
les sucres comme s’ils
n’avaient pas
flétri
n’avaient pas
retenu dans
la pierre non sertie
l’éternité qui brûle.
Toujours reviens
non
la nuit lamente
comme s’il n’était pas
venu
colle le réséda
au linteau
avec la force qui achève
le son
puis éveille un jeu de cordes
sois
une dernière fois.
Regarde aux écueils
les châteaux
quoi appartient
regards peut-être
les brasiers
ruelles criées
légendes
tues
plus loin encore
le battement
soustrait ?
Enjoins
la fille à la prunelle
celle aux couronnes
d’ortie
enjoins la plus nue
l’écarlate
celle assaillie
étends-là
contre les formes bleues.
Narre-lui les rives feintes
et les typhons
villes arasées
et les errances
et ce qu’étaient les traversées
les fronts
les ronces
les sables secs
Enjoins la plus nue
l’écarlate.
départ
la goutte de silence
ébruite
celui qui la traverse
il ouvrira avec des ciseaux
la lumière
il s’abreuve à la brèche
il se tient droit
il dit à rebours
les angles
les yeux mitraillés.
In, Revue « Moriturus, N° 5, Août 2005 »
Editions fissile, 09310 Les Cabannes
De la même autrice : Allons plus bas (08/03/2023)