18 août 2017
Alfred de Musset (1810 – 1857) : Derniers vers
Derniers vers
L'heure de ma mort, depuis dix-huit mois,
De tous les côtés sonne à mes oreilles,
Depuis dix-huit mois d'ennuis et de veilles,
Partout je la sens, partout je la vois.
Plus je me débats contre ma misère,
Plus s'éveille en moi l'instinct du malheur ;
Et, dès que je veux faire un pas sur terre,
Je sens tout à coup s'arrêter mon coeur.
Ma force à lutter s'use et se prodigue.
Jusqu'à mon repos, tout est un combat ;
Et, comme un coursier brisé de fatigue,
Mon courage éteint chancelle et s'abat.
1857
Poésies posthumes
Librairie Charpentier,1888
Du même auteur :
La nuit de Mai (11/03/2015)
Venise (11/03/2016)
« Quand, par un jour de pluie... » (18/08/2018)
Rappelle-toi (18/08/2019)
Pâle étoile du soir... (28/05/2022)
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