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Le bar à poèmes
6 février 2016

Emile Verhaeren (1855 – 1916) : Le vent

Emile Verhaeren (1855 – 1916) : Le vent
Le vent Sur la bruyère longue infiniment, Voici le vent cornant Novembre, Sur la bruyère, infiniment, Voici le vent, Qui se déchire et se démembre, En souffles lourds, battant les bourgs, Voici le vent, Le vent sauvage de Novembre. Aux puits des fermes,...
7 février 2016

Jean-Pierre Claris de Florian (1755- 1794) : Le Voyage

 Jean-Pierre Claris de Florian (1755- 1794) : Le Voyage
Le voyage Partir avant le jour, à tâtons, sans voir goutte, Sans songer seulement à demander sa route ; Aller de chute en chute, et, se traînant ainsi, Faire un tiers du chemin jusqu’à près de midi ; Voir sur sa tête alors s’amasser les nuages, Dans un...
9 février 2016

Pernette Du Guillet (1520 - 1545) : « Quand vous voyez, que l'étincelle … »

Pernette Du Guillet (1520 - 1545) : « Quand vous voyez, que l'étincelle … »
Quand vous voyez, que l'étincelle Du chaste Amour sous mon aisselle Vient tous les jours à s'allumer, Ne me devez-vous bien aimer ? Quand vous me voyez toujours celle, Qui pour vous souffre, et son mal cèle, Me laissant par lui consumer, Ne me devez-vous...
11 février 2016

Abd-al-Wahab Al-Bayati (1926 - 1999) / عبد الوهاب البياتي : Amants en exil

Abd-al-Wahab Al-Bayati (1926 - 1999) / عبد الوهاب البياتي : Amants en exil
Amants en exil (…) Là-bas dans les vases périssent les fleurs Et le soleil embrasse les maisons. Et la chanson des enfants Poursuit la ronde ancienne Et les vendeurs ambulants Et les cœurs insouciants Marchandent toujours Les restes de ce petit aigle...
12 février 2016

Hugo von Hofmannsthal (1874 – 1929) : Tercets sur la mortalité / Terzinen über vergänglichkeit

Hugo von Hofmannsthal (1874 – 1929) : Tercets sur la mortalité / Terzinen über vergänglichkeit
I Je sens encore son souffle sur mes joues : Comment peut-il se faire que ces proches journées Soient enfuies, à jamais, entièrement passées ? C’est une chose que personne ne médite Pleinement, bien trop cruelle pour qu’on se plaigne : Que tout s’écoule...
14 février 2016

Friedrich Hölderlin (1770 – 1843) : Ainsi Ménon pleurait Diotima / Menons Klagen um diotima

Friedrich Hölderlin (1770 – 1843) : Ainsi Ménon pleurait Diotima / Menons Klagen um diotima
Ainsi Ménon pleurait Diotima I Chaque jour je m’en vais sous le ciel et je cherche en vain un changement. Je leur ai depuis longtemps tout demandé, aux sentiers de la campagne ; les collines là-haut où souffle la fraîcheur, j’erre de l’une à l’autre,...
15 février 2016

Georges Drano (1936 -) : « Quand j’en serai au bout de mon sillon… »

Georges Drano (1936 -) : « Quand j’en serai au bout de mon sillon… »
Quand j’en serai au bout de mon sillon Et que j’aurai atteint ces hautes terres Où tournent les oiseaux Quand j’aurai mené à bien ma récolte Et que j’écouterai le soir grandir Les beaux orages des greniers Quand je saurai qu’on ne doit pas mesurer Son...
18 février 2016

Yves Bergeret (1948 - ) : « Nous allons de toi à moi… »

Yves Bergeret (1948 - ) : « Nous allons de toi à moi… »
Nous allons de toi à moi, de moi à toi par la forêt multiple de nos corps, bel espace où roulent les nuages et les feux sur les eaux et les émois fauves parmi les vallées, et nous tourbillonnons avec les flûtes, les choeurs, les éboulis beiges, avec les...
9 mai 2016

Jean Grosjean (1912 – 2006) : « S’est-on figuré… »

Jean Grosjean (1912 – 2006) : « S’est-on figuré… »
S’est-on figuré sous l’ombrage d’un frais matin d’été quelle inhumaine et déchirante voix de violon monte des villes le soir ? Depuis longtemps j’entends s’éteindre au loin le bruit que font les gens pour vivre mais leur folie me colle aux semelles comme...
10 mai 2016

Eugenio Montale (1896 -1981) : « A midi faire halte …/ « Merrigiare pallido… »

Eugenio Montale (1896 -1981) : « A midi faire halte …/ « Merrigiare pallido… »
A midi faire halte, pâle et pensif, A l’ombre près d’un brûlant mur d’enclos, Ecouter parmi les ronces et les broussailles Claquements de merles, bruissements de serpents. Dans les craquelures du sol ou sur la vesce Epier les files de fourmis rouges Qui...
11 mai 2016

Maria Victoria Atencia (1931 - ) : Le pain dur / El duro pan

Maria Victoria Atencia (1931 - ) : Le pain dur / El duro pan
Le pain dur Boire mon insomnie jusqu’à la dernière goutte. Fuir à travers champ, les bras grands ouverts. Savoir de quelles angoisses naissent mes poèmes. Déchirer ma robe avec douleur et sans larmes. Mordre le pain dur de l’égoïsme d’autrui. Me noyer...
13 mai 2016

Giuseppe Ungaretti (1888 – 1970) : La Pitié / La Pietà

Giuseppe Ungaretti (1888 – 1970) : La Pitié / La Pietà
La Pitié 1 Je suis un homme blessé Et je voudrai m’en aller, Je voudrai enfin arriver, Pitié, là où l’on écoute L’homme seul avec lui-même. Je n’ai que superbe et bonté. Et je me sens en exil entre les hommes. Mais je suis en peine pour eux. Serais-je...
21 mai 2016

Raymond Queneau (1903 – 1976) : Je crains pas ça tellment

 Raymond Queneau (1903 – 1976) : Je crains pas ça tellment
Je crains pas ça tellment Je crains pas ça tellment la mort de mes entrailles et la mort de mon nez et celle de mes os Je crains pas ça tellment moi cette moustiquaille qu’on baptisa Raymond d’un père dit Queneau. Je crains pas ça tellment où va la bouquinaille...
23 mai 2016

Adonis (1930 - ) /أدونيس : Pays des bourgeons

Adonis (1930 - ) /أدونيس : Pays des bourgeons
Pays des bourgeons Icare est passé par là Il a planté sa tente sous les feuilles naissantes il a humé le feu Des chambres de verdure aux plus tendres buissons Et il a secoué, Secoué tous les fûts, implorant le ciel Il s’est assemblé ainsi que le fuseau...
24 mai 2016

Louis Aragon(1897 – 1982) : Il n'y a pas d'amour heureux

Louis Aragon(1897 – 1982) : Il n'y a pas d'amour heureux
Il n’y a pas d’amour heureux Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur il le broie Sa vie est un étrange et douloureux...
28 mai 2016

André Frédérique (1915 -1957) : « Il y a de la profondeur cachée… »

André Frédérique (1915 -1957) : « Il y a de la profondeur cachée… »
Il y a de la profondeur cachée dans mon langage. Je parle ne sachant ce que je vais dire et les mots s’assemblent en oracle. Du moins, on me le dit. Si je parle longtemps, je bâtis un monde, où je me perds. Il me faut de patients amis pour m’expliquer...
29 mai 2016

Tristan Corbière (1845 -1875 ) : Epitaphe

Tristan Corbière (1845 -1875 ) : Epitaphe
En uniforme de lycéen, en 1862 Epitaphe Sauf les amoureux commençans ou finis qui veulent commencer par la fin il y a tant de choses qui finissent par le commencement que le commencement commence à finir par être la fin la fin en sera que les amoureux...
1 juin 2016

Claude Michel Cluny (1930 – 2015) : Manhattan and C°

Claude Michel Cluny (1930 – 2015) : Manhattan and C°
Manhattan and C° New York, the Big Apple. Par la fenêtre ouverte sur la nuit et Central Park on entendit on entendit longtemps mourir le halo orange du rock Un jour viendra sans inutile envie de renaître un autre dimanche mort alors seront Parques à New...
4 juin 2016

Jacques Prevel (1915 -1951) : « Enfant je me suis étonné… »

Jacques Prevel (1915 -1951) : « Enfant je me suis étonné… »
Enfant je me suis étonné De me retrouver en moi-même D’être quelqu’un parmi les autres Et de n’être que moi pourtant. Plus tard je me suis rencontré Je me suis rencontré comme quelqu’un qu’on croyait mort Et qui revient un jour vous raconter sa vie Et...
5 juin 2016

Armand Robin (1912 – 1961) : l’Illettré

Armand Robin (1912 – 1961) : l’Illettré
L’lllettré Devant les bois, les blés j'étais béat benêt : Je lisais ce qui ne se lit pas : Les nuages, les vents, les rochers, les ébats De la lune dans les bois. Et le ciel avec son grand étang courbé Où le soleil tout le jour accroît son caillou, Onde...
7 juin 2016

Jean – Philippe Salabreuil (1940 -1970) : Petite fanfare funèbre

Jean – Philippe Salabreuil (1940 -1970) : Petite fanfare funèbre
Petite fanfare funèbre Ohé là-haut les mondes bleus vos trognes d'or En avant marche au travers les bourgs de la nuit Et que ça saute avec l'harmonie turque ou maure Des sphères beuglant fort le poète s'ennuie Ah mais je suis tout seul sur la terre en...
8 juin 2016

Ilarie Voronca (1903 – 1946) : Eloge du silence

Ilarie Voronca (1903 – 1946) : Eloge du silence
Eloge du silence Loué sois-tu silence qui entoures la pensée Le mot ne vient qu’après. Mais entre lui et la pensée Qu’il exprime, il y a cette bande suave de silence Comme un jardin entre la maison et la haie-vive. C’est ainsi que le nageur avant de plonger...
9 juin 2016

Maurice Maeterlinck (1862 – 1949) : « On est venu dire… »

Maurice Maeterlinck (1862 – 1949) : « On est venu dire… »
On est venu dire, (Mon enfant, j’ai peur !) On est venu dire, Qu’il allait partir… Ma lampe allumée, (Mon enfant, j’ai peur !) Ma lampe allumée, Me suis approchée… A la première porte, (Mon enfant, j’ai peur !) A la première porte, La lampe a tremblée…...
10 juin 2016

David – Herbert Lawrence (1885 -1930) : Désir de printemps / Craving for spring

David – Herbert Lawrence (1885 -1930) : Désir de printemps / Craving for spring
Désir de printemps Je voudrais que ce fût le printemps dans le monde. Que le printemps soit ! Viens, bouillonnement, ondée montante de sève ! Viens, flux de création ! Viens, vie ! monte à travers toute cette décomposition, Viens, balaie ces exquises,...
12 juin 2016

Wisława Szymborska : Monologue pour Cassandre / Monolog dla Kasandry

Wisława Szymborska : Monologue pour Cassandre / Monolog dla Kasandry
Monologue pour Cassandre C’est moi, Cassandre. Et voici ma cité recouverte de braises. Et voici mon bâton, mes rubans de prophète. Et voici ma tête pleine d’incertitudes. C’est vrai, je triomphe. Le feu de ma raison lèche la voûte céleste. Seuls les prophètes...
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