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Le bar à poèmes
14 février 2016

Friedrich Hölderlin (1770 – 1843) : Ainsi Ménon pleurait Diotima / Menons Klagen um diotima

 

220px-Friedrich_hoelderlin[1]

 

 

Ainsi Ménon pleurait Diotima

I

Chaque jour je m’en vais sous le ciel et je cherche en vain un changement.

Je leur ai depuis longtemps tout demandé, aux sentiers de la campagne ;

les collines là-haut où souffle la fraîcheur, j’erre de l’une à l’autre, et de

   l’ombre

à la source. Et mon âme, des sommets aux vallées,

implore le repos. Ainsi la bête blessée fuit aux forêts

où jadis à midi elle reposait nonchalamment à l’ombre,

mais son gîte de verdure ne rendra pas la paix à son cœur ;

elle geint, elle ne sommeillera plus ; le dard l’entraîne égarée çà et là ;

la chaleur du soleil, la fraîcheur de la nuit, rien n’y fait ;

en vain aux flots du fleuve elle baigne ses blessures,

en vain la terre lui offre la vertu joyeuse de ses simples ;

aucun zéphyr n’apaise la fièvre de son sang.

Ainsi, ô mes amis, ainsi me semble-t-il de moi. Est-il dit que personne

n’ôtera de mon front le rêve qui m’afflige ?

 

II

Mais à quoi bon aussi, ô Dieux de la mort,

une fois que vous le tenez, celui que vous avez réduit,

une fois, ô cruels, que vous l’avez jeté dans la lugubre nuit,

à quoi bon cette quête et cette imploration, ou cette querelle avec vous,

ou de prendre patience au fond de l’exil peureux

et de sourires aux chants de vos fades cantiques ?

A ce prix, ne songe plus à guérir et t’endors sans un mot !

Mais non – un murmure d’espérance s’élève et s’enfle en toi :

tu ne peux encore, ô mon âme, tu ne peux encore

consentir à cela, et tu rêves au milieu de ton sommeil de forçat !

L’heure n’est pas aux fêtes ! Je voudrais pourtant couronner mes

   cheveux.

Je sais que je suis seul, mais une présence amie

me vient de là-bas sans doute, et il me faut sourire tout interdit

de ce bonheur en moi au milieu des souffrances.

 

III

Lumière de l’amour ! Ta splendeur dorée, elle brille donc aussi pour

   les morts !

Images du temps plus clair, êtes-vous la lueur dont ma nuit s’illumine ?

Salut! aimables jardins, monts où le couchant rougeoie,

sentes muettes du bocage, témoins d’une joie céleste,

et vous qui de là-haut nous contemplez, étoiles

dont jadis tant de fois m’a béni le regard !

et vous, ô beaux enfants du jour de mai, vous qui savez aussi l’amour,

roses silencieuses, et vous, ô lys, je vous invoque encore !

Oui, les printemps passent, une année chasse l’autre ;

dans le changement dans le combat, dans le tumulte, ainsi le Temps roule-t-il

   au ciel

au-dessus des têtes mortelles, mais aux regards bienheureux il n’en va pas de

   la sorte

et ceux qui aiment ont en partage de ne pas vivre ainsi :

n’ont-ils pas autour de nous, Diotima, tous les jours, tous les ans des étoiles ?

,

concerté leur faveur et leur éternité ?

 

IV

Nous, dans la paix d’être ensemble, comme les cygnes amoureux

qui reposent sur la berge ou bercés par la vague

regardent dans les eaux : l’argent des nuages s’y mire

ou l’azur de l’éther ondule sous leur nage –

ainsi allions-nous sur la terre. Le Nord

avait beau menacer, lui, l’ennemi d’amour, et préparer la plainte, le feuillage

avait beau tomber des ramures, la pluie vole au vent :

nous gardions tranquille notre sourire, nous sentions notre dieu présent

parmi nos confidences, dans le chant de nos âmes unies,

nous étions en paix dans l’innocence de notre joie et notre solitude.

Mais à présent la maison m’est déserte et l’on m’a pris mes yeux ;

je me suis perdu moi-même en la perdant

et j’erre, condamné à vivre comme une ombre

et tout le reste est vide et vain depuis longtemps.

 

V

Je voudrais une fête, mais en l’honneur de qui ? Une fête et chanter avec d’autres,

mais d’être seul m’exclut de tout divin ; c’est là mon crime, oui, à la malédiction

   qui me brise

les membres et qui rompt tout ce que j’entreprends,

et je reste tout le jour veule et muet comme un enfant,

rien qu’avec une larme froide qui me glisse parfois des yeux,

- et les herbes des champs m’attristent, et les oiseaux qui chantent

leur bonheur d’être aussi les messagers du ciel !

Moi, dans mon cœur lugubre, le soleil et cette âme

qu’il met partout, le soleil me glace, tue les fruits,

n’est plus que crépuscule, rayonnement de nuit,

et le ciel vain, nu comme les murs d’une prison,

est un faix qui me pèse et me courbe le front.

 

VI

Je t’ai connu tout autre, ô jeunesse ! mais les prières

jamais ne te ramèneront-elles, jamais plus ? Jamais aucune sente

ne me conduira-t-elle en arrière ?

En ira-t-il de moi comme des impies, jadis,

qui, l’œil en feu, ont eu place aux tables bienheureuses,

mais trop vites saoulés, les hôtes en liesse,

ils ont maintenant perdu la voix,

et tandis que les vents chantent au-dessus d’eux, ils attendent,

endormi sous la terre et les fleurs, que la puissance d’un prodige

les sortes de l’abîme, les ramène et de nouveau leur ouvre les chemins

   de verdure…

Oh ! un souffle sacré traverse leur forme claire

quand la fête s’anime et que l’amour roule ses flots,

quand le fleuve, abreuvé de ciel, murmure et vit,

qu’une voix retentit sous terre, la nuit paie son tribut d’étoiles,

l’éclat de l’or enseveli remonte des rivières !

 

VII

Mais toi, toi qui déjà au sentier des adieux

quand je m’abîmai devant toi, en m’ouvrant l’espoir d’un monde plus beau,

toi qui, si calme, m’appris l’enthousiasme et la grandeur,

et, silencieuse, comme les dieux, à les chanter d’un cœur plus joyeux

ô fille du ciel, est-ce toi qui m’apparais et m’abordes comme jadis

et comme jadis me révèles les suprêmes secrets ?

Vois : quoique mon âme en rougisse, au souvenir de plus de noblesse

il me faut devant toi pleurer et me plaindre,

car j’ai longtemps erré, car aux sentiers exténués de la terre

je t’ai longtemps cherchée, joyeuse gardienne, compagne familière ;

- ah ! vainement, et les ans ont passé depuis qu’au seuil du mystère nous

   regardions

Autour de nous les soirs déployer leurs éclats !

 

VIII

Toi, toi seule, ô fille des dieux, ta lumière te garde la lumière !

Ta souffrance, ô bénigne, te garde l’amour !

jamais tu n’es solitaire : des compagnes, toujours,

sont avec toi, là-bas où tu fleuris et reposes parmi les roses de l’année !

Le Père lui-même, par la bouche des Muses qui respirent la douceur,

te chante de tendres berceuses !

 

- Oui, c’est Elle, la même toujours ! Je la revois tout entière qui tranquille,

   comme jadis, s’approche, l’Athénienne !

Et tandis, ô mon amie, ô vision sereine, que de ton front

tombe infaillible entre les mortels la bénédiction d’un rayon d’étoile,

tu m’attestes et me dis, pour que je le redise à d’autres, car d’autres non plus

   ne le croient pas,

tu me dis que la joie est plus éternelle que le souci et la colère

et que chaque jour un jour s’achève dans sa gloire !

 

IX

Aussi, ô dieux du ciel, je veux vous rendre grâces !

Enfin la prière, une fois encore, délivre et soulève la poitrine du chanteur !

Comme jadis, lorsque auprès d’elle, lorsqu’avec elle j’étais sur la hauteur

   ensoleillée,

un dieu me parle des profondeurs du temple et me ranime !

Oui, je veux vivre aussi ! Déjà la verdure ! déjà, là-bas,

des monts d’argent, la lyre d’Apollon nous appelle !

Viens ! C’était comme on rêve ! Les ailes saignantes, les voici

déjà guéries ! déjà l’espérance vit partout rajeunie !

Il reste à découvrir  bien des choses encore, bien des grandes choses,

et qui aima de la sorte, il faut qu’il prenne, oui, la voie qui mène aux dieux !

Mais vous, restez présentes, heures de la révélation, heures graves de notre

   Jeunesse !

Assistez-nous, pressentiments sacrés, ferveurs de nos prières,

et vous, enthousiasmes, et vous, ô tous les bons

génies, qui aimez d’être auprès de ceux qui s’aiment,

tardez auprès de nous jusqu’à ce qu’au même rivage,

là-bas où tous les bienheureux sont près à redescendre,

là-bas où sont les aigles, les astres, les messagers du Père

et les Muses, et le pays des héros et de l’amour,

jusqu’à notre rencontre là-bas, ou bien ici, sur l’île de rosée

où les nôtres attendent, fleurs assemblées dans les jardins,

où les chants sont vrais, où la beauté des printemps est plus longue,

- jusqu’à notre rencontre, et qu’à nouveau commence une année de

   notre âme !

 

Traduit de l’allemand par René Lasne

Anthologie bilingue de la Poésie Allemande

Gérard et Cie (Marabout université), Verviers (Belgique), 1967

Du même auteur :

« Je connais quelque part un château-fort …» / “ Das alte Schloss zu untergraben /14/02/2015)

Le Pays / Die Heimat (06/02/2017)

Chant du destin d’Hypérion / Hyperions Schickalslied (06/02/2018)

Fantaisie du soir / Abendphantasie (06/02/2019)

En bleu adorable / In lieblicher Bläue (06/02/2020

« Comme, lorsqu’au jour de fête... » / « Wie wenn am Feiertage... » (06/02/2021)

Fête de la paix / Friedensfeier (01/08/2021)

La moitié de la vie / Hälfte des Lebens (06/02/2022) 

Pain et vin / Brot und wein (06/02/2023)

Patmos (06/02/2024)

 

 

Menons Klagen um Diotima 

 

1

Täglich geh ich heraus, und such ein Anderes immer,

Habe längst sie befragt, alle die Pfade des Lands ;

Droben die kühlenden Höhn, die Schatten alle besuch ich,

Und die Quellen ; hinauf irret der Geist und hinab,

Ruh erbittend ; so flieht das getroffene Wild in die Wälder,

Wo es um Mittag sonst sicher im Dunkel geruht ;

Aber nimmer erquickt sein grünes Lager das Herz ihm,

Jammernd und schlummerlos treibt es der Stachel umher.

Nicht die Wärme des Lichts, und nicht die Kühle der Nacht hilft,

Und in Wogen des Stroms taucht es die Wunden umsonst.

Und wie ihm vergebens die Erd ihr fröhliches Heilkraut

Reicht, und das gärende Blut keiner der Zephyre stillt,

So, ihr Lieben ! auch mir, so will es scheinen, und niemand

Kann von der Stirne mir nehmen den traurigen Traum ?

 

2

 

Ja ! es frommet auch nicht, ihr Todesgötter ! wenn einmal

Ihr ihn haltet, und fest habt den bezwungenen Mann,

Wenn ihr Bösen hinab in die schaurige Nacht ihn genommen,

Dann zu suchen, zu flehn, oder zu zürnen mit euch,

Oder geduldig auch wohl im furchtsamen Banne zu wohnen,

Und mit Lächeln von euch hören das nüchterne Lied.

 

Soll es sein, so vergiß dein Heil, und schlummere klanglos !

Aber doch quillt ein Laut hoffend im Busen dir auf,

Immer kannst du noch nicht, o meine Seele ! noch kannst du’s

Nicht gewohnen, und träumst mitten im eisernen Schlaf !

Festzeit hab ich nicht, doch möcht ich die Locke bekränzen ;

Bin ich allein denn nicht ? aber ein Freundliches muß

Fernher nahe mir sein, und lächeln muß ich, und staunen,

 

3

 

Licht der Liebe ! scheinest du denn auch Toten, du goldnes ?

Bilder aus hellerer Zeit, leuchtet ihr mir in die Nacht ?

Liebliche Gärten, seid, ihr abendrötlichen Berge,

Seid willkommen, und ihr, schweigende Pfade des Hains,

Zeugen himmlischen Glücks, und ihr, hochschauende Sterne,

Die mir damals so oft segnende Blicke gegönnt !

Euch, ihr liebenden auch, ihr schönen Kinder des Maitags,

Stille Rosen, und euch, Lilien, nenn ich noch oft !

Wohl gehn Frühlinge fort, ein Jahr verdränget das andre,

Wechselnd und streitend, so tost droben vorüber die Zeit

Über sterblichem Haupt, doch nicht vor seligen Augen,

Und den Liebenden ist anderes Leben geschenkt.

Denn sie alle, die Tag und Jahre der Sterne, sie waren,

Diotima ! um uns innig und ewig vereint.

 

4

Aber wir, zufrieden gesellt, wie die liebenden Schwäne,

Wenn sie ruhen am See, oder, auf Wellen gewiegt,

Niedersehn in die Wasser, wo silberne Wolken sich spiegeln,

Und ätherisches Blau unter den Schiffenden wallt,

So auf Erden wandelten wir. Und drohte der Nord auch,

Er, der Liebenden Feind, klagenbereitend, und fiel

Von den Ästen das Laub, und flog im Winde der Regen,

Ruhig lächelten wir, fühlten den eigenen Gott

Unter trautem Gespräch ; in einem Seelengesange,

Ganz in Frieden mit uns kindlich und freudig allein.

Aber das Haus ist öde mir nun, und sie haben mein Auge

Mir genommen, auch mich hab ich verloren mit ihr.

Darum irr ich umher, und wohl, wie die Schatten, so muß ich

Leben, und sinnlos dünkt lange das Übrige mir.

 

5

Feiern möcht ich ; aber wofür ? und singen mit Andern,

Aber so einsam fehlt jegliches Göttliche mir.

Dies ist’s, dies mein Gebrechen, ich weiß, es lähmet ein Fluch mir,

Darum die Sehnen, und wirft, wo ich beginne, mich hin,

Daß ich fühllos sitze den Tag, und stumm, wie die Kinder,

Nur vom Auge mir kalt öfters die Träne noch schleicht,

Und die Pflanze des Felds, und der Vögel Singen mich trüb macht,

Weil mit Freuden auch sie Boten des Himmlischen sind,

Aber mir in schaudernder Brust die beseelende Sonne

 

Kühl und fruchtlos mir dämmert, wie Strahlen der Nacht,

Ach ! und nichtig und leer, wie Gefängniswände, der Himmel

Eine beugende Last über dem Haupte mir hängt !

6

Sonst mir anders bekannt ! o Jugend, und bringen Gebete

Dich nicht wieder, dich nie ? führet kein Pfad mich zurück ?

Soll es werden auch mir, wie den Götterlosen, die vormals

Glänzenden Auges doch auch saßen an seligem Tisch,

Aber übersättiget bald, die schwärmenden Gäste,

Nun verstummet, und nun, unter der Lüfte Gesang,

Unter blühender Erd entschlafen sind, bis dereinst sie

Eines Wunders Gewalt, sie, die Versunkenen, zwingt,

Wiederzukehren, und neu auf grünendem Boden zu wandeln. —

Heiliger Othem durchströmt göttlich die lichte Gestalt,

Wenn das Fest sich beseelt, und Fluten der Liebe sich regen,

Und vom Himmel getränkt, rauscht der lebendige Strom,

Wenn es drunten ertönt, und ihre Schätze die Nacht zollt,

Und aus Bächen herauf glänzt das begrabene Gold. —

 

 

7

Aber, o du, die schon am Scheidewege mir damals,

Da ich versank vor dir, tröstend ein Schöneres wies,

Du, die Großes zu sehn, und froher die Götter zu singen,

Schweigend, wie sie, mich einst stille begeisternd gelehrt ;

Götterkind ! erscheinest du mir, und grüßest, wie einst, mich,

Redest wieder, wie einst, höhere Dinge mir zu ?

Siehe ! weinen vor dir, und klagen muß ich, wenn schon noch,

Denkend edlerer Zeit, dessen die Seele sich schämt.

Denn so lange, so lang auf matten Pfaden der Erde

Hab ich, deiner gewohnt, dich in der Irre gesucht,

Freudiger Schutzgeist ! aber umsonst, und Jahre zerrannen,

Seit wir ahnend um uns glänzen die Abende sahn.

 

8.

Dich nur, dich erhält dein Licht, o Heldin ! im Lichte,

Und dein Dulden erhält liebend, o Gütige ! dich ;

Und nicht einmal bist du allein ; Gespielen genug sind,

Wo du blühest und ruhst unter den Rosen des Jahrs ;

Und der Vater, er selbst, durch sanftatmende Musen,

Sendet die zärtlichen Wiegengesänge dir zu.

Ja ! noch ist sie es ganz ! noch schwebt vom Haupte zur Sohle,

Stillherwandelnd, wie sonst, mir die Athenerin vor.

Und wie, freundlicher Geist ! von heitersinnender Stirne

Segnend und sicher dein Strahl unter die Sterblichen fällt,

So bezeugest du mir’s, und sagst mir’s, daß ich es Andern

Wiedersage, denn auch Andere glauben es nicht,

Daß unsterblicher doch denn Sorg und Zürnen die Freude,

Und ein goldener Tag täglich am Ende noch ist.

 

9

 

So will ich, ihr Himmlischen ! denn auch danken, und endlich 

Atmet aus leichter Brust wieder des Sängers Gebet.

Und wie, wenn ich mit ihr, auf sonniger Höhe mit ihr stand,

Spricht belebend ein Gott innen vom Tempel mich an.

Leben will ich denn auch ! schon grünt’s ! wie von heiliger Leier

Ruft es von silbernen Bergen Apollons voran !

Komm ! es war wie ein Traum ! Die blutenden Fittige sind ja

Schon genesen, verjüngt leben die Hoffnungen all.

Großes zu finden ist viel, ist viel noch übrig, und wer so

Liebte, gehet, er muß, gehet zu Göttern die Bahn.

Und geleitet ihr uns, ihr Weihestunden ! ihr ernsten,

Jugendlichen ! o bleibt, heilige Ahnungen, ihr

Fromme Bitten ! und ihr Begeisterungen, und all ihr

Guten Genien, die gerne bei Liebenden sind ;

Bleibt so lange mit uns, bis wir auf gemeinsamem Boden

Dort, wo die Seligen all niederzukehren bereit,

Dort, wo die Adler sind, die Gestirne, die Boten des Vaters,

Dort, wo die Musen, woher Helden und Liebende sind,

Dort uns, oder auch hier, auf tauender Insel begegnen,

Wo die Unsrigen erst, blühend in Gärten gesellt,

Wo die Gesänge wahr, und länger die Frühlinge schön sind,

Und von neuem ein Jahr unserer Seele beginnt. 

 

1800 

Poème précédent en allemand :

Hugo von Hofmannsthal (1874 – 1929) :Tercets sur la mortalité / Terzinen über vergänglichkeit (12/02/2016)

Poème suivant en allemand :

Peter Huchel: Ferme Thomasset (16/02/2016)

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