Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le bar à poèmes
23 avril 2024

Rabindranath Tagore / রবীন্দ্রনাথ ঠাকুর (1861 – 1941) : Virtuelle

RRabindranath Tagore  vers 1935 ©Getty - Fox Photos/Hulton Archivechive

 

Virtuelle

Satyarûpa

 

Dans le noir vint quelqu’un je ne sais d’où – je crus que c’était toi,

et la tonnelle de nuit fit éclore mille fleurs au clair d’étoiles.

Il n’en est autre preuve sinon un paraphe que je lirai

quand l’heure dormant coulera au fond de l’aube.

En attendant puisse mon cœur entré en silence

garder souvenance de toi qui l’emplis.

 

Il y a foule sur les chemins de la vie, la poussière vole ;

des fanions flottent aux avenues, le ciel remue.

Chaque heure tant de gens se pressent vers le bac –

d’autres exténués viennent à ma porte au soir

demander gîte pour la nuit, raconter

les histoires des pays lointains

puis en fin de nuit repartent loin.

 

Des cercles magiques se dessinent

au gré des allées et venues

dans le monde mouvant,

comme lame d’ombre volant au vent

en flux et en reflux.

L’un deux appelle à haute voix,

un autre rentre muet

connaissances de chaque jour

cependant ils demeurent

jour après jour sans identité.

Parmi ce brouillard perdus

se passent leurs jours abîmés

dans un noir onirique.

 

Le silence du crépuscule soudain frémit,

tu t’approches sans mot dire

je ne sais quand

et tu brises mon incertitude.

 

 

Traduit du bengali par Saraju Gita Banerjee

In, Rabindranath tagore : « L’écrin vert »

Editions Gallimard, 2008

Du même auteur :

« Le même fleuve de vie… » (24/11/2014) 

« Malgré le soir qui s’avance … » (23/04/2017)

« Frère, nul n’est éternel … » (23/04/2018)

« Poète, le soir approche ... » (23/04/2019)

Cygne (I – VI) (23/04/2020)

Cygne (VII – XII) (06/10/2020)

Cygne (XIII - XXVI) (23/04/2021)

Cygne (XXVII – XXXVII) (06/10/2021)

Cygne (XXXVIII – XLV) (23/04/2022)

« Mes chants... » (23/04/2023)

Commentaires
Le bar à poèmes
Archives
Newsletter
96 abonnés