Le bar à poèmes

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10 avril 2019

Jacques Réda (1929 -) : Oraison du matin

Oraison du matin (Oh manque initial, et retrait dans l'élan comme d'une pelletée de cendres. Mais il y a lieu de se brosser les dents en fredonnant un air, et de nouer adroitement la cravate qui préserve de la solitude et de la mort.) Jour, me voici comme...

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Tags: Réda

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9 avril 2019

Pierre Reverdy (1889 – 1960) : « La neige tombe... »

La neige tombe Et le ciel gris Sur ma tête où le toit est pris La nuit. Ou ira l’ombre qui me suit A qui est-elle ? Une étoile où une hirondelle Au coin de la fenêtre La lune Et une femme brune. C’est là Quelqu’un passe et ne me voit pas. Je regarde tourner...

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Tags: Reverdy

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8 avril 2019

Rutebeuf (1230 – 1285) : Le dit des ribauds de grève / le diz des ribaux de greive

Le dit des ribauds de Grève (1) Ribauds, vous êtes bien à l’aise les arbres dépouillent leurs branches et vous n’avez aucun habit, vous en aurez froid à vos hanches. Qu’ils vous serviraient, les pourpoints et les surcots fourrés à manche ! Vous allez...

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Tags: Rutebeuf

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6 avril 2019

Jean Cocteau (1889 – 1963) : La forêt qui marche

La forêt qui marche Ode J’ai croisé les Anglais roulant vers la bataille Sur leurs grands camions automobiles Leurs visages de brique rose Et leur chanson des soirs sur la Tamise Leurs uniformes n’avaient pas la morne invisibilité De poudre, de crasse...

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Tags: Cocteau

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6 avril 2019

Karadja-Oghlan (17ème siècle) : « Belle dont j’aime les yeux bruns... »

Belle dont j’aime les yeux bruns montre-moi ton visage, je suis venu le voir on dit que ta chair est un remède à la peine est-ce vrai mon amour, je suis venu pour le savoir Je me mets à pleurer dès que je m’éveille le jour de mes rêves la nuit de mes...

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Tags: Karadja-Oghlan

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5 avril 2019

Herberto Helder (1930 – 2015) : Source (2,3,6)

Source 2 La pluie cingle en gouttes légères le sourire dément des mères. Cinglent sans fin leurs visages chéris, déments, les doigts jaunes des bougies. Qui oscillent. Qui sont pures. Gouttes et bougies pures. Et les mères s’approchent, soufflent sur...

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Tags: Helder

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3 avril 2019

Marie-Noël (1883 – 1967) : Connais-moi ...

Connais-moi ... Connais-moi si tu peux, ô passant, connais-moi ! Je suis ce que tu crois et suis tout le contraire : La poussière sans nom que ton pied foule à terre Et l'étoile sans nom qui peut guider ta foi. Je suis et ne suis pas telle qu'en apparence...

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Tags: Marie Noël

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3 avril 2019

Fernando Arrabal (1932 -) : Ai-je parlé pour mieux me taire ?

Ai-je parlé pour mieux me taire ? (Lettre à Wittgenstein) Aurez-vous roulé en vain la pierre à l’arrière-goût de cendres que contient votre nom ; celle qui n’amasse pas mousse ? N’aurez-vous pas, toute votre vie, contemplant votre autre « moi » emmailloté...

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Tags: Arrabal

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2 avril 2019

Vladimir Vladimirovitch Maïakovski / Владимир Владимирович Маяковский (1894 – 1930) : La flûte des vertèbres / Флейта-позвоночни

La flûte des vertèbres PROLOGUE A vous toutes, que l’on aima et que l’on aime, icône à l’abri dans la grotte de l’âme, comme une coupe de vin à la table d’un festin, je lève mon crâne rempli de poèmes. Souvent je me dis – et si je mettais le point d’une...

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Tags: Maïakovski

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1 avril 2019

Raymond Queneau (1903- 1977) : Vieillir

Vieillir Ma jeunesse est finie Ma jeunesse est partie Je reste sur le cul avec quarante ans d'âge J'ai pris le pucelage de la maturité Me voilà qui grisonne me voilà qui bedonne je tousse et je déconne déjà déjà déjà Ah quand j'étais jeune homme que j'étais...

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Tags: Queneau

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