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Le bar à poèmes
13 mars 2018

La Bible : Les lamentations

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Les Lamentations

 

I

Comme elle est désertée, la populeuse !

Comme, après tant d’honneurs, la voilà veuve !

La reine des nations est aux corvées.

 

Ses pluies sont des sanglots, les pleurs l’inondent.

Pas un consolateur sur tant d’amants.

Ses amis n’ont cherché qu’à la trahir.

 

Son peuple est asservi et déporté.

Il n’a chez les nations aucun repos.

C’est aux lieux sans issues qu’il est traqué.

 

Plus de fêtes à Sion : chemins en deuil,

Portes abandonnées, prêtres en larmes,

Vierges au désespoir, malheur sans borne.

 

Les ennemis vainqueurs la tyrannisent.

Si Dieu l’afflige ainsi c’est pour ses fautes.

On vit partir captifs jusqu’aux enfants.

 

Voilà comme a passé toute sa gloire.

Ses chefs sont des béliers sans pâturage

Qu’ont poussé vers l’exil de durs bergers.

 

Jérusalem ressonge aux jours de honte ;

Son peuple a succombé que nul n’aida ;

L’oppresseur s’esclaffa devant sa ruine.

 

Comme elle a su pécher ! qu’elle est impure !

La voilà mise a nu et méprisée.

Elle tourne le dos en frémissant.

 

Sa robe est si souillée, son cœur si seul !

Elle n’avait pas cru tomber si bas :

« Eternel, vois ma chute et leur triomphe. »

 

Ses vainqueurs ont la main sur ses trésors,

Les païens sont entrés jusqu’en son temple,

Eux que tu proscrivais des assemblées.

 

Son peuple en gémissant cherche du pain

Et troque ses bijoux pour vivre encore :

« Que je suis avilie, ô Eternel ! »

 

« O vous tous qui passez par le chemin,

« Est-il douleur pareille à mon tourment

« Quand l’Eternel me frappe en sa colère ?

 

« Ce sont ses feux d’en haut qui me dévorent,

« C’est son filet tendu qui prend mes pieds,

« Il a comblé mes jours de ses langueurs.

 

« J’ai lié sur moi le joug de mon péché

« Qui fait de tout son poids fléchir ma nuque,

« Le Seigneur m’a livrée, je n’en puis plus.

 

« L’Eternel m’a privée de mes héros,

« Il a fait massacrer ma jeune élite,

« Dieu foule en son pressoir la vierge juive.

 

« Voilà pourquoi mes yeux fondent en larmes,

« Que le Consolateur est loin de moi !

« Mes fils sont atterrés d’un tel désastre. »

 

Sion étend ses mains que tous repoussent.

Dieu ne l’a entourée que d’ennemis.

Jérusalem pour eux est un dégoût.

 

« L’Eternel a raison : j’étais rebelle.

« Peuples de l’univers, voyez mon mal :

« Mes filles et mes fils me sont ôtés.

 

« J’appelais des amants qui m’ont trompée.

« Mes prêtres mes docteurs sont morts de faim

« Ayant cherché en vain leur nourriture.

 

« Eternel, quelle angoisse en moi bouillonne !

« Mon cœur est accablé de sa révolte :

« Ceux qu’épargne l’épée la mort les prend.

 

« M’entends-tu pas gémir ? et nul remède.

« Ton œuvre met en joie mes adversaires.

« Vienne ton jour promis, qu’ils aient mon sort.

 

« Garde en ton souvenir tous leurs forfaits,

« Qu’ils soient traités par toi comme je suis

« Car mon cœur languissant n’est plus que plainte. »

 

II

Comme en sa fureur l’Eternel enténèbre Sion !

Comme il a rejeté de haut Israël sur le sol !

Comme il oublie dans sa fureur l’escabeau de ses pieds !

 

Dieu a renversé sans pitié les maisons de Jacob.

Dans sa colère il a ruiné le rempart de Juda.

Il a culbuté dans la boue le royaume et ses grands.

 

Il a brisé dans son courroux la corne d’Israël,

Retiré l’appui de sa main le jour de la bataille

Et allumé cet incendie qui dévore Jacob.

 

Bandant son arc en adversaire, il assurait son bras.

Il massacra comme un soldat les délices des yeux.

Il a déversé sur Sion l’ardeur de sa colère.

 

Le Seigneur comme un ennemi a vaincu Israël.

Il a effondré les palais, rasé les forteresses.

Il a entassé dans Juda souffrance sur souffrance.

 

Il a forcé comme un voleur la haie de son jardin.

Il a supprimé pour Sion les fêtes et sabbats.

Il a vomi prêtes et rois dans son irritation.

 

Il a pris son temple en dégoût, son autel en horreur.

Il a ouvert pour l’assaillant des brêches dans les murs.

On a hurlé dans sa Maison plus fort qu’aux jours de fêtes.

 

L’Eternel avait médité d’abattre les murailles.

Il a étendu son cordeau jusqu’à tout niveler.

Les bastions ne sont plus que deuil, écroulés à l’envi.

 

Les portes aux verrous brisés gisent sous les décombres.

Prince et rois sont en exil. On n’entend plus d’oracles.

Les prophètes de l’Eternel ne voient plus de visions.

 

Muets, les anciens de Sion se sont assis à terre.

Les voilà couverts de poussière et revêtus de sacs.

Les vierges de Jérusalem penchent bien bas la tête.

 

Mes yeux se brûlent de pleurer, mes entrailles se tordent,

Mon foie se répand sur le sol au malheur de mon peuple,

Puisque défaillent les bambins dans les rues de la ville.

 

« Où donc trouverons-nous du pain », disent-ils à leur mère.

Et blêmis comme des blessés, sur les places publiques,

Ils s’appuient au sein maternel pour y rendre leur âme.

 

Que dire ? A qui te comparer, fille Jérusalem ?

Quel deuil semblable te citer qui te consolerait ?

Ton mal est grand comme la mer, nul ne peut t’en guérir.

 

Tes prophètes n’ont eu pour toi que des visions de plâtre.

S’ils avaient dévoilé ta faute ils t’épargneraient l’exil,

Mais les oracles qu’ils t’offraient n’étaient que des mensonges.

 

Tous les passants battent des mains sitôt qu’ils t’aperçoivent.

Ils ont sifflé, hoché la tête à voir Jérusalem

« Vraiment la parfaite en beauté, la joie de l’univers ! »

 

Tes ennemis ne craignent plus de parler contre toi.

Ils ont sifflé, grincé des dents : « Nous l’avons engloutie.

Voilà le jour que nous voulions, le voilà, nous y sommes. »

 

L’Eternel a exécuté ce qu’il a résolu.

L’ayant décrété de longtemps il frappa sans pitié.

Il fortifia ton adversaire et le combla de joie.

 

Que ton cœur crie vers le Seigneur, gémis, Jérusalem ;

Laisse couler comme un torrent tes larmes jour et nuit ;

N’accorde à ton œil nul repos, sanglote sans relâche ;

 

Lève-toi, lance tes clameurs d’heure en heure à la nuit ;

Epanche les flots de ton cœur à la face de Dieu

Et sur la vie de tes enfants élève-lui tes mains.

 

« Regarde, examine, Eternel, qui frappas-tu si fort ?

« Les femmes mangent leurs petits qu’avaient portés leur sein.

« On massacre prête et prophète au temple du Seigneur.

 

« Dans les rues gisent sur le sol jeunes gens et vieillards.

« Les vierges, les adolescents sont tombés sous le glaive.

Tu sacrifies à ta colère et tu n’épargnes rien.

 

« Tu convoques comme à l’honneur toutes les épouvantes.

« Il n’y eut pas de fugitifs le jour de ta fureur.

« Mon ennemi extermina ceux que j’avais bercés. »

 

III

Je suis l’homme qui connaît le poids des colères.

C’est moi que Dieu fait errer dans la nuit sans astres,

Contre moi seul que sa main sans répit s’abat.

 

Il a consumé ma chair et broyé mes os.

Il m’a fabriqué un joug et cerclé la tête.

Il m’a conduit chez les morts dans la maison d’ombre.

 

Il m’a enclos d’un haut mur et chargé de chaînes.

Si j’appelle à mon secours, il rabat mes cris.

Il a barré mes chemins de rocs menaçants.

 

Il s’est fait l’ours aux aguets, le lion à l’affût,

Les ronces de mon sentier pour me mettre en loques.

Il a fait de moi sa cible et tiré ses flèches.

 

Il m’a planté dans les reins ses traits de carquois.

Je suis la risée des gens, la chanson du jour.

Il m’a gavé d’herbe amère, enivré d’absinthe.

 

J’ai dû mâcher des graviers, me nourrir de cendre.

La paix m’a excommunié, le bonheur m’ignore.

J’ai dit : « Ma force est finie, plus d’espoir en Dieu ».

 

Me ressasser mon tourment n’est qu’absinthe et fiel.

Mon âme y revient sans cesse et succombe en moi.

O mon cœur m’entendrais-tu si je te parlais ?

 

« Les pitiés de l’Eternel sont inépuisables.

« Chaque aurore il est fidèle à tout rajeunir. »

Tu réponds : « C’est Lui ma part, c’est lui que je guette. »

 

L’Eternel est généreux pour ceux qui l’attendent.

Le salut de l’Eternel s’espère en silence.

Il est bon d’être accablé si tôt de mon joug.

 

De subir seul et muet l’écrasant fardeau,

De coller sa bouche au sol dans l’expectative,

De tendre sa joue aux coups, d’accueillir l’affront.

 

L’Eternel ne renie pas l’homme pour toujours.

Il étend sa compassion après sa fureur.

Il n’a pas plaisir au mal dont il nous accable.

 

Qu’on abatte et foule aux pieds les captifs de guerre

Ou qu’on torde au tribunal le bon droit d’un homme,

Si la justice est lésée, Dieu ne voit-il pas ?

 

Qui sauf Lui n’a qu’à parler pour que soient les choses ?

Qui sauf Lui envoie d’un mot malheur ou bonheur ?

De quoi te plaindre, héros, sinon de tes fautes ?

 

Retournons à l’Eternel, rapprenons sa voie,

Elevons vers le Très–Haut nos mains et nos cœurs

Mais tu n’as pas pardonné : nous étions rebelles !

 

Tu t’es drapé de fureur pour nous massacrer,

Tu t’es caché dans les nues contre nos prières,

Tu fis de nous des déchets, le rebut des peuples.

 

Nos ennemis à l’envi clament notre sort

Qui n’est que fosse et frayeur, mort et destruction.

Mon œil se fond en ruisseau pour mon peuple en ruine.

 

Mon œil ne tarira pas, je n’aurai de cesse

Que l’Eternel n’ait d’en haut regardé et vu.

Mon œil me fait mal pour vous, filles de ma ville !

 

 

Ils m’on pris comme un oiseau et haï sans cause.

Ils m’ont jeté dans leur puits, fermé sous la pierre.

Les eaux submergeaient ma tête et j’étais perdu.

 

Eternel, je t’ai hélé du fond de la fosse.

J’ai hurlé : « Ne ferme plus, Seigneur, ton oreille ! »

Tu t’es fait proche en ce jour, disant : « Ne crains pas. »

 

Tu as pris ma cause en main, racheté ma vie :

Tu vois le tort qu’ils m’ont fait, Dieu, rends-moi justice.

Tu as compté leurs complots, constaté leur rage,

 

Soupesé leurs intentions, connu leurs insultes,

Entendu leurs vains propos contre moi sans termes :

Qu’ils se lèvent ou s’assoient, j’étais leur chanson.

 

O Eternel, maintenant paie-les de leurs peines :

Endurcis encor leurs cœurs pour les mieux maudire,

Poursuis-les, extirpe-les de dessous tes cieux.

 

IV

Comme s’est obscurci l’or fin du temple !

L’autel est dispersé au coin des rues.

Les nobles qui valaient leur pesant d’or

Sont des vases de glaise aux yeux de tous.

 

Les chacals ont du lait pour leurs petits ;

Nos femmes pour les leurs sont plus cruelles.

La soif a desséché les nourrissons ;

Les enfants sans succès crient pour du pain.

 

Les gourmets affamés vont par les rues ;

Né dans la pourpre on meurt sur le fumier.

Ce peuple a dû pécher plus que Sodome

Qui fut détruite au moins sans agonie.

 

Nos jouvenceaux plus clairs que neige et lait

Avaient corps de corail, teint de saphir ;

On ne les connaît plus tant ils sont noirs ;

La peau leur colle aux os comme une écorce.

 

Heureux ceux qui sont morts sans avoir faim

Plutôt que d’explorer ce sol sans fruit.

La femme aux tendres mains a fait bouillir

Pour viande son enfant dans ce désastre.

 

Tel est cet incendie de la colère

Dont l’Eternel brûla toute la ville

Les peuples ni les rois ne croyaient guère

Franchir vainqueurs ton seuil, Jérusalem.

 

Mais c’est que dans tes murs anciens et prêtres

N’ont pas craint de verser le sang du juste.

Aveugles et souillés, ils vagabondent.

Nul n’osa plus frôler leurs vêtements.

 

« Arrière, impurs », crie-t-on, « ne touchez-pas ».

Ils sont même en horreur chez les païens.

L’Eternel ne peut plus les regarder.

Plus de pitié pour eux ni de respect.

 

Nos yeux se sont lassés du haut des tours

De guetter un secours qui ne vint pas.

Nos ennemis comptaient nos moindres pas.

Notre temps se hâtait. Ce fut la fin.

 

Nos poursuivants légers comme des aigles

Nous ont traqués des monts jusqu’au désert.

Le Messie du Seigneur dont nous disions

« Nous vivrons à son ombre », ils l’ont saisi.

 

Vite, exulte Idumée : la coupe approche

Dont tu t’énivreras pour être nue

Dieu qui punit Sion de ses forfaits

Va dévêtir les tiens, ô Idumée !

 

V

Dieu, souviens-toi du malheur et regarde notre honte.

Nos champs à des étrangers, nos maisons à des barbares.

Nous sommes des orphelins, nos mères sont en veuvage.

Nous payons l’eau hors de prix et le bois à poids d’argent.

Notre joug sur notre cou s’appesantit sans relâche.

Pour vivre il nous faut mendier à l’Egypte ou l’Assyrie.

Nous subissons les péchés de nos pères qui sont morts.

Nul nous délivrera de la main des fonctionnaires.

Nous ne mangeons notre pain qu’au hasard des guet-apens.

C’est la fièvre de la faim qui nous brûle comme un four.

Dans nos villes sont violées nos épouses et nos filles.

Nos vieillards sont souffletés et nos princes sont pendus.

Nos garçons tournent la meule ou tombent sous les fardeaux.

Nos portes n’ont plus d’anciens, nos harpes plus d’amateurs.

La joie nous a désertés, la danse est changée en deuil.

Notre couronne est tombée : malheur ! c’est par notre faute.

Notre cœur est accablé, nos yeux se sont obscurcis.

La montagne de Sion sert de repaire aux chacals.

Mais ton trône est éternel, Dieu, tu règnes d’âge en âge.

Pourquoi nous abandonner, nous oublier sans retour ?

Reviens que nous revenions, recrée nos jours d’autrefois.

Nous renierais-tu toujours par un excès de colère ?

 

VI

Aux berges de Babel nous nous sommes assis

En pleurant sur Sion,

Et nous avons pendu nos harpes dans les saules.

 

Car nos geôliers là-bas réclamaient des cantiques,

Nos vainqueurs, de la joie,

« Chantez-nous, disaient-ils des chansons de Sion. »

 

Comment chanterions-nous un chant de l’Eternel

Sur la terre étrangère ?

Si je t’oublie, Jérusalem, sèche ma main !

 

Que ma langue se colle à mes dents si tu cesses

De hanter ma mémoire,

Si Jérusalem n’est en tête de mes joies.

 

Souviens-toi, Eternel, de ces Iduméens

Quand sur Jérusalem

Ils proclamaient : « A ras ! A ras ses fondations ! »

 

Toi qui nous a détruits, fille de Babylone,

Heureux qui te paiera

Et prenant tes petits les broiera sur le roc !

 

VII

Eternel entends ma clameur, vienne à toi ma prière.

Ne me détourne pas ta face au jour de ma détresse.

Quand je crie, penche ton oreille, et me secours en hâte.

 

Car mes jours s’en vont en fumée, mes os sont braise et brûlent.

Mon cœur frappé sèche comme herbe et j’oublie de manger.

A force de geindre ma peau se colle sur mes os.

 

Je suis pélican du désert, chat-huant dans les décombres,

Solitaire, comme un oiseau sans soleil sur les toits.

Des furieux m’outragent sans trêve et maudissent par moi.

 

Je n’ai que la cendre pour pain, mes larmes sont boisson.

Tu m’as levé puis rejeté sous ta face en fureur.

Mes jours déclinent comme une ombre et me voici sec.

 

Toi, Dieu qui demeures toujours, dont le nom ne meurt pas,

Debout, aie pitié de Sion, voici son temple de grâce.

Car tes serviteurs ont chéri sa pierre et sa poussière :

Peuples et rois te connaîtront si tu la rebâtis.

 

Il est écrit sur le futur pour les peuples à naître

Que tu entends le cri du pauvre, exauces ses prières,

Te penches du ciel sur la terre et regardes ton temple,

Ecoute les pleurs des captifs, délivres les mourants,

 

Tu as brisé ma force en route, abrégé ma durée :

Pourquoi m’ôter sitôt ma vie, toi qui sans fin subsistes ?

Tu as jadis fondé la terre et façonné les cieux.

 

Tu resteras : ils périront, usés comme un habit.

Tu les changes comme un habit : voilà qu’ils ont changés !

Mais toi tu demeures le même et ton temps n’a de cesse.

 

VIII

 

Le jour je crie, la nuit je gémis devant toi :

Que t’atteigne ma plainte, ouvre-moi ton oreille.

Rassasiée de malheur ma vie choit dans la fosse :

Je suis déjà compté comme un homme fini,

Couché parmi les morts, enfermé dans la tombe,

Retranché avec ceux dont on n’a plus mémoire.

Ta furie me renverse aux enfers ténébreux,

Tu déchaines sur moi tes obscurs tourbillons.

 

Tu chasses mes amis, tu me fais leur dégoût :

Je suis pris, sans issue, mon œil s’use à pleurer.

Sans répit je te hèle et tends mes mains vers toi,

Mais qu’attends-tu des morts ? Que t’importent les ombres ?

 

Loue-t-on ta grâce en l’abîme de perdition ?

Connaît-on ta justice en la nuit de l’oubli ?

Chaque matin ma clameur se lève avant toi :

Pourquoi cacher ta face et rejeter mon souffle ?

J’ai subi tes terreurs, moribond dès l’enfance ;

Je suis à bout, tes fureurs m’ont anéanti.

Je suis cerné de flots, je sombre sous leurs vagues

Et je n’ai plus pour compagnons que les ténèbres.

 

Traduit de l’hébreu par Jean Grosjean

in, Jean Grosjean : « Les prophètes »

Editions Gallimard, 1955

Autres textes bibliques :

(Eli, éli, lama sabactani) (03/03/2016)

Les lamentations (10/03/2018)

Le Cantique des cantiques (10/03/2020) 

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