Marc-Antoine Girard de Saint-Amant (1594 – 1651) : L’automne des Canaries
L’automne des Canaries
Voici les seuls coteaux, voici les seuls vallons
Où Bacchus et Pomone ont établi leur gloire ;
Jamais le riche honneur de ce beau territoire
Ne ressentit l’effort des rudes aquilons.
Les figues, les muscats, les pêches, les melons
Y couronnent ce dieu qui se délecte à boire ;
Et les nobles palmiers, sacrés à la victoire,
S’y courbent sous des fruits qu’au miel nous égalons.
Les cannes au doux suc, non dans les marécages
Mais sur des flancs de roches, y forment des bocages
Dont l’or plein d’ambroisie éclate et monte aux cieux.
L’orange en même jour y mûrit et boutonne,
Et durant tous les mois on peut voir en ces lieux
Le printemps et l’été confondus en l’automne.
Du même auteur :
Le soleil levant (14/10/2015)
La solitude (21/12/2016)
« Assis sur un fagot… » (21/12/2017)
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