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Le bar à poèmes
26 août 2022

Pir Sultan Abdal (1480 - 1550) : « On me dit de rire... »

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On me dit de rire, à quoi rirais-je

il me sied de pleurer, je n’y peux rien

les roses de autres sont écloses, rouges et vertes

mes roses à moi sont fanées, je n’y peux rien.

 

On m’a pris mon oiseau des mains sans le laisser voler

mes cris sont montés jusqu’aux cieux

je me suis laissé prendre mon tendre agneau des mains

la séparation m’a percé le cœur, je n’y peux rien.

 

Que le vent du matin m’apporte ses nouvelles

le canard aurait-il quitté l’étang ?

j’ai peur de la séparation, je crains la mort

et elle s’est abattue sur moi, je n’y peux rien.

 

Mes yeux pleurent comme des fleuves

celui qui se voue à Dieu ne sera jamais dépourvu

on pleure amèrement d’avoir perdu sa bien-aimée

le sort s’est abattu sur moi, je n’y peux rien.

 

 

Traduit du turc par Gérard Chaliand

in, « Poésie populaire des turcs et des kurdes »

François Maspero éditeur, 1961

Du même auteur :

« Ne chante plus rossignol ... » (26/08/2019)

« Ne te détourne point ... » (26/08/2020)

« Cette année, la neige... » (26/08/2021)

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