José Gutiérrez (1955 -) : La solitude de la mer est le meilleur exil / La soledad del mar es el mejor exilio
La solitude de la mer est le meilleur exil
... Et la mer n’est pas sombre limite, mais exil.
Tous mes désirs s’y réalisent.
Au loin, quelqu’un m’imagine
étranger en terre étrangère.
Il ne connaît pas cette musique :
celle de la mer, sa rumeur
gonflée par les pluies, ou ces mouettes
qui laissent une traînée de lumière
dans l’air dense du matin hivernal.
La solitude de la mer n’est pas menace,
mais île où j’habite avec moi-même.
Tous mes désirs s’y réalisent
et le temps ne complote pas contre l’homme.
En ce matin d’hiver quelqu’un
m’imagine étranger,
et qu’il est doux de le savoir.
Traduit de l’espagnol par Claude de Frayssinet
In, " Poésie espagnole, anthologie 1945 – 1990"
Actes Sud / Edition Unesco,1995
Du même auteur :
Du renoncement / De la renuncia (03/02/2016)
La mort que je n’ai pas eue (03/02/2017)
Paysage varié de l’amour / Vario paisaje del amor (03/02/2018)
Ulysse (03/02/2019)
Désolation de miroirs (03/02/2021)
Miroir des jours (03/02/2022)
La soledad del mar es el mejor exilio
... Y no es el mar oscuro límite, sino exilio.
En él se cumplen todos mis deseos.
Lejos, alguien me imagina extranjero en país extraño.
No conoce esta música :
a del mar, su rumor
crecido por la lluvia o esas gaviotas
que dejan un rastro de luz en el denso aire de la mañana invernal.
La soledad del mar no es amenaza
sino isla donde habito ajeno.
En él se cumplen todos mis deseos
y el tiempo no se confabula contra el hombre.
En la mañana de invierno alguien
me imagina extranjero,
y qué dulce es saberlo
La armadura de sal
Ediciones Hiperión, Madrid, 1980
Poème précédent en espagnol :
Felix Grande : Madrigal (20/01/2020)
Poème suivant en espagnol :
Octavio Paz : Elégie ininterrompue / Elegía interrumpida (10/02/2020)