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Le bar à poèmes
8 février 2022

Eugenio Montale (1896 -1981) : « Ne t’abrite pas à l’ombre... » / « Non rifugiarti nell'ombra... »

35f782ce-f203-4d91-b30e-44dc6059c12c[1]Eugenio Montale vu par Tullio Pericoli

 

Ne t’abrite pas à l’ombre

De cette verdure touffue

Comme l’autour qui fonce

En un éclair dans la touffeur.

 

Il est temps de laisser la maigre

Roselière qui semble assoupie

Et de regarder les formes

De la vie qui s’effrite.

 

Nous marchons dans un poudroiement

Nacré qui vibre

Dans un éblouissement qui englue

Nos yeux et nous vide un peu.

 

Dans le jeu d’arides flots qui croupissent

En cette heure de malaise, le sens-tu,

Ne jetons pas cependant nos vies vagabondes

Dans un abîme sans fond.

 

De même que cette enceinte de rochers

Semble s’effilocher

En toiles d’araignées de nuages,

De même nos esprits calcinés

 

Où l’illusion brûle

Un feu plein de cendre,

Se perdent dans la sérénité

D’une certitude : la lumière.

 

Traduit de l’italien par Sicca Venier

In, « Poètes d’Italie, Anthologie des origines à nos jours »

Editions de la Table Ronde, 1999

Du même auteur :

« A midi faire halte …/ « Merrigiare pallido… » (10/05/2016)

La bourrasque / La bufera (14/08/2019)

Bateaux sur la Marne / Bache sulla Marna (14/08/2020)

Correspondances (08/02/2021)

Le penser du prisonnier / Il sogno del prigionero (14/08/2021)

Midi / « Gloria del disteso mezzogiorno... » (14/08/2022)

« Côtes de Ligurie... » / « Riviere... » (08/02/2023)

« Ne nous demande pas le verbe... » / « Non chiederci la parola... » (13/08/2023)

 Quatre poèmes / Quattro poesie (08/02/2024) 

 

Non rifugiarti nell'ombra

di quel folto di verzura

come il falchetto che strapiomba

fulmineo nella caldura.

 

È ora di lasciare il canneto

stento che pare s'addorma

e di guardare le forme

della vita che si sgretola.

 

Ci muoviamo in un pulviscolo

madreperlaceo che vibra,

in un barbaglio che invischia

gli occhi e un poco ci sfibra.

 

Pure, lo senti, nel gioco d'aride onde

che impigra in quest'ora di disagio

non buttiamo già in un gorgo senza fondo

le nostre vite randage.

 

Come quella chiostra di rupi

che sembra sfilaccicarsi

in ragnatele di nubi;

tali i nostri animi arsi

 

in cui l'illusione brucia

un fuoco pieno di cenere

si perdono nel sereno

di una certezza : la luce.

 

Ossi di seppia

Gobetti Editore, Torino, 1925

Poème précédent en italien :

Dino Campana:Le chant de la ténèbre / Il canto della tenebra (01/02/2022)

Poème suivant en italien :

Salvatore Quasimodo: Temple de Zeus à Agrigente / Tempio di Zeus Ad Agrigento 15/04/2022)

 

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