Au Revoir
A Ragaa an-Naqqash
Amis
Que je crains la fin de la route
Et que je crains l'adieu du soir
Au revoir... Bonsoir... Au revoir...
Ces mots amers
Comme une mort
L'homme d'un homme arraché.
Rues de la ville
Bas-fonds de braises
Qui ruminent le feu de midi
La flamme bue depuis l'aube
Malheur à qui ne rencontre que leur soleil
Leurs murs leurs haies leurs murs leurs haies
Carrés triangles vitres.
Misère d'une nuit déserte
D'un jour de repos
Sans rencontre
D'une vie sans amour
D'un temple hiver du coeur
Amis !
Ô vivants sous un mur sourd
Tison de l'insomnie dans la nuit
Que je crains la fin de la route
Je la voudrais éternelle
Qu'elle ne rétrécisse pas
Qu'elle déploie des visions fraîches et heureuses
Devants nous... à l'infini
Comme l'horizon d'un village à la pointe de l'aube
Horizon vaste et tendre des villages
Doux et vermeil enlaçant les maisons
Les arbres y voguent comme des palanquins errants
Et nous enfin là-bas
Marchant profonds sous le silence
Sous la lumière fine liquide
Ile de vie
La chaleur des camps dérive sur les eaux
Sans se lasser... Ô mes amis !
La nuit dans la cité
Est une fête brève
Lumières chansons jeunesse
Hâte folle alcool
Fête brève
Peu... à peu... se tait le chant.
Traduit de l’arabe par Jamel Eddine Bencheikh,
In « les poètes de la Méditerranée », Editions Gallimard (Poésie), 2010